SP 4 445 3556 |
NOR : SANP0330590V
(Texte non paru au Journal officiel)
Après avoir pris connaissance des dernières données disponibles concernant le SRAS, le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) considérant :
- que l'agent infectieux responsable est un coronavirus, virus respiratoire sensible aux détergents et désinfectants habituels ;
- qu'il n'y a pas d'argument à ce jour en faveur d'une contagiosité à partir d'une personne asymptomatique ou en incubation (la durée d'incubation moyenne est de 5 jours, pouvant aller de 2 à 10 jours) ;
- que le mode majeur de transmission du virus se fait en face à face, par l'intermédiaire des gouttelettes des secrétions respiratoires ;
- que la gravité de la maladie semble être proportionnelle à la quantité de virus inhalé, ce qui expliquerait la sévérité des cas observés chez le personnel soignant avant que des mesures de prévention soient instaurées et qui pourrait expliquer la moindre gravité observée chez de nombreux cas secondaires ;
- qu'un message est diffusé, à l'embarquement, à l'ensemble des passagers des vols directs en provenance d'une zone affectée les informant de la conduite à tenir en cas d'apparition de symptômes au cours du vol ou dans les 10 jours suivant leur retour ;
- que selon les recommandations de l'OMS, toute personne présentant des signes de SRASCas possible : toute personne présentant l'ensemble des signes suivants : poussée fébrile (> 38 °C) ; un ou plusieurs signes d'atteinte respiratoire basse (toux, dyspnée, gêne respiratoire) ; et un ou plusieurs des éléments suivants dans les 10 jours précédant le début des signes : de retour de zones considérées par l'OMS comme zones où il existe une transmission locale active (www.who.int/affected areas) ; notion de contact avec un cas probable : personne ayant soigné sans protection efficace ou ayant vécu avec, ou ayant eu un contact face à face, ou ayant été en contact avec des sécrétions respiratoires d'un cas probable. Cas probable : tout cas possible présentant des signes de pneumopathie à la radiographie ou au scanner pulmonaire (en cas de doute diagnostique, une radiographie pulmonaire normale nécessite la réalisation d'un scanner thoracique). Cette définition de cas est susceptible d'évoluer, voir actualisation sur le site du ministère de la santé : www.sante.gouv.fr.
ne doit pas embarquer dans un avion commercial ;
Emet les recommandations suivantes :
A. - Suspicion de SRAS au cours du vol
Au cours du vol :
Si, pendant un vol en provenance d'une zone affectée (cf site OMS à consulter régulièrement : www.who.int), un passager semble présenter une fièvre et des signes respiratoires évocateurs de SRAS (1), il convient de prendre les mesures suivantes :
Parallèlement :
A l'arrivée de l'avion à l'aéroport :
Eviter de faire monter à bord toute personne en dehors de l'équipe médicale au cours de l'évacuation du passager signalé. Celui-ci sera débarqué en dernier.
Recueillir séparément le(s) sac(s) plastique(s) contenant les déchets et objets ayant pu être souillés par le passager signalé et leur faire suivre la filière spécifique d'élimination des déchets d'activité de soins.
Il n' y a pas lieu de prendre des précautions particulières pour la manipulation des bagages en soute. Il est rappelé à cette occasion que la manipulation des bagages doit se faire, dans les conditions habituelles, avec des gants.
Si un membre du personnel de l'aéroport est amené à être en contact rapproché (2) avec le passager signalé, le port d'un masque FFP2 (3) est recommandé. Hors situation de contact rapproché (2), la nécessité de leur utilisation systématique n'est pas établie.
La traçabilité de tous les passagers et personnel de bord doit être assurée.
En cas de confirmation ultérieure que le passager signalé est un cas probable de SRAS, une information personnelle des passagers et du personnel de bord doit être faite afin d'assurer une surveillance de leur état de santé durant 10 jours. Les personnes ayant voyagé dans un rayon de 2 mètres autour du passager signalé ainsi que le personnel de bord s'étant occupé du passager signalé doivent être mis en quarantaine à domicile et faire l'objet d'une surveillance médicale.
En ce qui concerne le nettoyage de l'avion :
Pour le personnel de nettoyage : port de gants et de masque de type FFP2 (3), pour éviter le contact direct avec les déchets du passager.
Nettoyer puis désinfecter avec un produit détergent-désinfectant (2 applications successives) la tablette, les accoudoirs du siège du passager signalé, ainsi que toute surface ou objet potentiellement souillé par des sécrétions respiratoires y compris le sol autour du siège. Nettoyer puis désinfecter l'ensemble des surfaces des toilettes, notamment les robinets et les poignées.
Ne pas passer l'aspirateur ni créer toute mise en suspension de particules avant le nettoyage-désinfection.
Recommandations pour le personnel de l'aéroport
Pour le personnel de l'aéroport n'ayant pas de contact rapproché (2) avec les passagers, aucune mesure particulière n'est recommandée, à part les mesures générales d'hygiène, et en particulier le lavage fréquent des mains.
B. - Absence de suspicion de SRAS au cours du vol
En dehors des mesures générales d'information des passagers en provenance des zones affectées par le SRAS sur les signes de la maladie (cf. site OMS à consulter régulièrement : www.who.int), il n'y a pas lieu de prendre de mesures particulières.
Cet avis ne peut être diffusé que dans son intégralité sans suppression ni ajout.
ANNEXE
PROCÉDURE STANDARDISÉE DE FRICTION DES MAINS
Verser la quantité préconisée par le fabricant de solution hydroalcoolique dans le creux des mains sèches et frotter vigoureusement la peau pendant 30 s jusqu'aux poignets selon la procédure normalisée de friction indiquée ci-dessous (étapes 1 à 6). L'action à chaque étape est répétée cinq fois avant de passer à l'étape suivante. A la fin de l'étape 6, recommencer la succession des mêmes étapes afin d'obtenir une imprégnation totale des mains.
Extrait de la norme NF EN 1500 reproduit avec l'accord de l'AFNOR
(1) définis par l'OMS par : « soins ou vie commune ou contact direct avec les sécrétions respiratoires ou avec les liquides corporels » (OMS, 28 mars 2003).
(2) FFP pour « pièce faciale filtrante », le numéro correspond au degré d'efficacité de la protection, à condition que l'application sur le visage soit correcte. FFP1 présente une fuite totale inférieure à 20 %, FFP2 une fuite totale inférieure à 8 %, pour des particules de 1 micron.
(3) en respectant le mode d'emploi, cf. « Procédure standardisée de friction des mains » jointe en annexe.