Bulletin Officiel n°2004-45

Avis du Conseil supérieur
d'hygiène publique de France du 19 mars 2004

SP 4 435
2995

NOR : SANP0430551V


(Texte non paru au Journal officiel)
CALENDRIER VACCINAL 2004

Le calendrier vaccinal fixe les vaccinations applicables aux personnes résidant en France en fonction de leur âge.
Il résume donc les recommandations vaccinales « générales » émises par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France. Il existe par ailleurs des recommandations vaccinales « particulières » propres à des expositions professionnelles ou à des voyages...
Le calendrier vaccinal est élaboré par le Comité technique des vaccinations (CTV), groupe de travail permanent de la section des maladies transmissibles du Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF)  (1), qui regroupe des experts de différentes disciplines (infectiologie, pédiatrie, microbiologie, immunologie, épidémiologie, pharmaco-épidémiologie...), conformément à l'arrêté du 25 septembre 2002. Il est approuvé par le CSHPF et publié au Bulletin officiel.
D'une manière générale, les recommandations des experts résultent de l'évolution de l'épidémiologie des maladies, de l'actualisation des recommandations en fonction de l'état des connaissances sur l'efficacité et la tolérance des vaccins et des recommandations émises dans d'autres pays et de la mise sur le marché de nouveaux vaccins. De plus, elles tiennent compte des orientations générales de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière d'élimination de certaines maladies, notamment de l'objectif d'élimination de la rougeole en Europe ou de l'éradication de la poliomyélite dans le monde (2).
Le calendrier vaccinal 2004 introduit de nouvelles recommandations qui concernent la vaccination contre la coqueluche, la varicelle, l'hépatite A, la grippe.
Concernant la prévention de la tuberculose, et conformément aux recommandations émises par le CSHPF, la revaccination par le BCG en population générale et chez les professionnels exposés à la tuberculose est supprimée (décret modifiant les articles R. 3112-2 et R. 3112-4 du code de la santé publique) (3). De même sont supprimés les tests tuberculiniques de routine chez l'enfant.
Il faut signaler le remplacement de la tuberculine Mérieux (ancienne IDR à 10 U.I.) par la nouvelle tuberculine liquide à 5 unités (Tubertest[R]), le volume de 0,1 ml pour l'IDR restant le même.
Le CSHPF a aussi émis des recommandations relatives à la prise en charge de la tuberculose en France (4).
Pour obtenir des renseignements pratiques on peut se reporter au guide des vaccinations, qui, publié la dernière fois en 1999, a été actualisé en septembre 2003 et est disponible sur le site internet du ministère de la santé : http ://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/vaccins2003/index.htm.

1.Nouvelles recommandations
1.1.La vaccination contre l'hépatite A

La recommandation de la vaccination contre l'hépatite A a été étendue aux patients porteurs d'une maladie chronique du foie avant décompensation (voir recommandations particulières).

1.2.La vaccination contre la coqueluche

La vaccination contre la coqueluche est recommandée pour certains professionnels de santé et pour les adultes susceptibles de devenir parents dans les mois ou années à venir (cf. risques professionnels et recommandations particulières). Elle est également recommandée à l'occasion d'une grossesse, pour les membres du foyer (enfant qui n'est pas à jour pour cette vaccination, adulte qui n'a pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des dix dernières années), selon les modalités suivantes :

Dans l'attente de la mise sur le marché d' un vaccin monovalent contre la coqueluche, il est recommandé :

1.3.La vaccination contre la varicelle

Deux vaccins contre la varicelle ont une autorisation de mise sur le marché en France depuis décembre 2003. La vaccination est recommandée pour certaines professions, pour les personnes en contact avec des immunodéprimés et en postexposition pour les adultes (voir risques professionnels et recommandations particulières).
Par ailleurs, toute vaccination contre la varicelle chez une jeune femme en âge de procréer doit être précédée d'un test négatif de grossesse.

1.4.La vaccination contre la grippe

La recommandation de la vaccination contre la grippe a été étendue au personnel navigant des bateaux de croisière et des avions, et au personnel de l'industrie des voyages accompagnant les groupes de voyageurs (guides).

2. Recommandations générales
2.1. La vaccination contre la coqueluche

La primovaccination doit être pratiquée préférentiellement avec le vaccin à germes entiers. Cependant, les vaccins acellulaires peuvent être utilisés. Le rappel à 16-18 mois peut être pratiqué indifféremment avec le vaccin à germes entiers ou le vaccin acellulaire. Compte tenu de la recrudescence de cas de coqueluche observée chez de très jeunes nourrissons contaminés par des adolescents ou de jeunes adultes, un rappel est recommandé, depuis 1998, entre l'âge de 11 et 13 ans et doit être pratiqué avec un vaccin coquelucheux acellulaire, en même temps que le 3e rappel diphtérie, tétanos et polio.

2.2. La vaccination contre l'hépatite B

Dans son avis du 8 mars 2002, le Conseil supérieur d'hygiène publique de France a recommandé la vaccination systématique de tous les enfants avant l'âge de 13 ans, en privilégiant la vaccination du nourrisson, ainsi que la vaccination des groupes à risque (cf. recommandations particulières). La vaccination est recommandée à partir de l'âge de 2 mois, sauf pour les enfants nés de mère antigène HBs positif, chez lesquels elle doit être pratiquée impérativement à la naissance, associée à l'administration d'immunoglobulines anti-HBs.
Un schéma vaccinal unique en 3 injections, du type 0-1-6, qui respecte un intervalle d'au moins un mois entre la première et la deuxième injection, et un intervalle compris entre cinq et douze mois entre la deuxième et la troisième injection, est recommandé. Un schéma adapté à certains cas particuliers, incluant 3 doses rapprochées et une quatrième dose 1 an plus tard, peut être proposé lorsqu'une immunité doit être rapidement acquise (étudiants non vaccinés des filières médicales et paramédicales, départ imminent pour un séjour prolongé en zone de moyenne ou de forte endémie).
Au-delà des 3 injections de ce schéma initial, les rappels systématiques de vaccin contre l'hépatite B ne restent recommandés que dans des situations particulières (voir risques professionnels et recommandations particulières).
Pour les nourrissons dont les parents préfèrent que la vaccination contre l'hépatite B soit faite en même temps que les autres vaccins par une seule injection, les vaccins combinés hexavalents contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche (vaccin acellulaire), la poliomyélite (vaccin inactivé), les infections à Haemophilus influenzae de type b et l'hépatite B peuvent être utilisés. Il est alors recommandé l'utilisation du calendrier suivant :

ÂGEVACCINVALENCES
Deux moisVaccin hexavalentDiphtérie, tétanos, coqueluche
ac
a/ * polio, infections à Haemophilus influenzae b, hépatite B
Trois moisVaccin pentavalent ac*
Vaccin pentavalent a/
Diphtérie, tétanos, coqueluche
ac
a/ * polio infections à Haemophilus influenzae b
Quatre moisVaccin hexavalentDiphtérie, tétanos, coqueluche
ac
a/ * polio, infections à Haemophilus influenzae b, hépatite B
Seize à dix-huit moisVaccin hexavalentDiphtérie, tétanos, coqueluche
ac
a/ * polio, infections à Haemophilus influenzae b, hépatite B
* ac = acellulaire.
* a/

2.3. La vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole

En raison d'un risque important de survenue d'épidémies de rougeole, particulièrement chez les adolescents, lié à une couverture vaccinale insuffisante qui conduit à l'accumulation de nombreux sujets susceptibles, il est recommandé d'administrer une seconde dose de vaccin avant l'âge de 6 ans.
L'augmentation de la couverture vaccinale des enfants avant l'âge de 2 ans (qui doit atteindre au moins 95 %) et l'administration d'une seconde dose avant 6 ans devraient permettre à terme d'interrompre la transmission des trois maladies.
Tous les enfants âgés de 1 à 6 ans devraient recevoir deux doses du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. La première dose est recommandée à partir de l'âge de 12 mois et la seconde entre 3 et 6 ans. Cette seconde vaccination ne constitue pas un rappel, l'immunité acquise après une première vaccination étant de longue durée. Elle constitue un rattrapage pour les enfants n'ayant pas séro-converti, pour un ou plusieurs des antigènes, lors de la première vaccination. La seconde dose peut être administrée avant l'âge de 3 ans, à condition de respecter un délai d'au moins un mois entre les deux vaccinations. Les enfants ayant reçu une dose de vaccin contre la rougeole avant l'âge de 1 an doivent recevoir, comme les autres enfants, deux doses de vaccin rougeole, oreillons, rubéole.
Pour les enfants âgés de plus de 6 ans, il convient de s'assurer qu'ils ont été vaccinés au moins une fois contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Dans le cas contraire, une dose de vaccin triple associé est recommandée. Elle peut être administrée entre l'âge de 11 et 13 ans mais peut être proposée plus tôt.
Chez les adolescentes et les jeunes femmes non vaccinées, la vaccination contre la rubéole est recommandée, par exemple lors d'une consultation de contraception ou prénuptiale ; la sérologie préalable et post-vaccinale n'est pas utile. Il est nécessaires de s'assurer de l'absence d'une grossesse débutante et d'éviter toute grossesse dans les deux mois suivant la vaccination, en raison d'un risque tératogène théorique.
Chez les femmes enceintes, si la sérologie prénatale est négative ou inconnue, la vaccination ne pouvant être pratiquée pendant la grossesse, elle devra être pratiquée immédiatement après l'accouchement, de préférence avant la sortie de la maternité, ou à défaut au plus tôt après la sortie.

2.4. La vaccination contre la tuberculose

La vaccination par le BCG est obligatoire, sauf en cas de contre-indication médicale, chez les enfants de moins de 6 ans accueillis en collectivité (y compris chez une assistante maternelle). Elle est recommandée dès le premier mois de vie pour les enfants vivant dans un milieu à risque élevé de tuberculose. Elle est obligatoire, en cas d'absence de vaccination antérieure, pour les enfants de plus de 6 ans, les adolescents et jeunes adultes fréquentant les établissements d'enseignement du premier et du second degré, ainsi que certaines collectivités (5), et pour les adultes exposés. La technique vaccinale de référence se fait par voie intradermique selon une posologie adaptée à l'âge. Toutefois, chez l'enfant jusqu'à 3 ans, la vaccination pour multipuncture peut être utilisée.
L'intradermo-réaction à la tuberculine à 5 unités n'a plus lieu d'être pratiquée à titre systématique, notamment après la vaccination par le BCG.
Elle doit être pratiquée :
1° Pour vérifier l'absence de tuberculose avant la primovaccination, toutefois, les nouveau-nés sont vaccinés sans test préalable.
2° Dans l'enquête autour d'un cas de tuberculose.
3° Comme aide au diagnostic de la tuberculose.
4° Comme test de référence dans le cadre de la surveillance des professions énumérées aux articles R. 3112-1 et 3112-2 du code de la santé publique.

3. Risques professionnels

En milieu professionnel, le risque d'exposition est évalué par le médecin du travail.

3.1 Vaccinations obligatoires pour les professionnels de santé
3.1.a. Personnels visés par l'article L. 3111-4 du code de la santé publique (ancien article L. 10), loi du 18 janvier 1991

Diphtérie : rappel tous les dix ans avec un vaccin contenant une dose réduite d'anatoxine ;
Tétanos-polio : rappel tous les dix ans ;
Hépatite B : trois injections (schéma 0-1-6). Si la primovaccination a été pratiquée avant l'âge de 25 ans, il n'y a pas lieu de faire de rappel. Si la primovaccination a été effectuée après l'âge de 25 ans, et que l'on ne dispose pas de résultats d'un dosage même ancien des anticorps anti-HBs montrant une valeur supérieure à 10 mUI/ml, le rappel à 5 ans doit être effectué, suivi d'un contrôle sérologique un à deux mois plus tard. Si le taux d'anticorps anti-HBs est supérieur au seuil considéré comme protecteur (en pratique 10 mUI/ml), aucun autre rappel n'est à prévoir. Si le taux d'anticorps anti-HBs est inférieur au seuil, le médecin du travail procédera à l'avaluation de l'opportunité de doses additionnelles, sans excéder un nombre de 6 injections au total (y compris les 3 injections de la première série vaccinale). Cette stratégie de contrôle de l'immunité chez les personnes vaccinées après l'âge de 25 ans est aussi applicable aux personnes à haut risque d'exposition (cf. recommandations particulières : 4.5. - i et j).
Les modalités de contrôle de l'immunisation ont été reprécisées (dans le cadre de certaines professions) par l'avis du CSHPF relatif à la prévention de la transmission du virus de l'hépatite virale B aux patients par les professionnels de santé du 27 juin et du 7 novembre 2003. Cet avis va avoir un impact sur le contrôle de la vaccination contre le VHB jusqu'ici définie par l'arrêté du 26 avril 1999, non seulement pour les étudiants de certaines filières mais aussi pour les praticiens en exercice comme les médecins, chirurgiens-dentistes, infirmiers, sages-femmes, laborantinsSelon l'avis du CSHPF relatif à la prévention de la transmission du virus de l'hépatite virale B aux patients par les professionnels de santé du 27 juin et du 7 novembre 2003, la stratégie vaccinale et le contrôle de l'immunisation seront fonction de la profession :
- A : aide-soignant, ambulanciers, audio-prothésiste, auxiliaire de puériculture, ergothérapeute, manipulateur d'électroradiologie médicale, masseur kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste, pédicure-podologue, pharmacien (non biologiste), psychomotricien : inchangé.
- B : médecin, chirurgien-dentiste, sage-femme, infirmier, pharmacien-biologiste, laborantin-préleveur, ou personne titulaire du certificat de préleveur sanguin : pour ces professionnels, cet avis du CSHPF recommande d'abaisser l'âge de la primovaccination au-delà duquel une recherche d'anticorps est par la suite nécessaire, de 25 ans à 13 ans. Le CSHPF a de plus précisé une conduite à tenir devant un sujet vacciné dont la concentration des anticorps anti-HBs dans le sérum, à l'issue de la primo-vaccination ou d'une injection de rappel, est inférieure à 10 mUI/ml. Les mesures à mettre en oeuvre sont subordonnées au résultat de la recherche de l'antigène HBs. Lorsque l'antigène HBs n'est pas détectable dans le sérum, la vaccination doit être reprise, jusqu'à détection d'anticorps anti-HBs dans le sérum, sans dépasser 6 injections. En l'absence de réponse à la vaccination, les postulants à une école ou filière, ou les professionnels peuvent être autorisés à exercer sans limitation d'activité, mais ils doivent être soumis à une surveillance annuelle des marqueurs sériques du virus de l'hépatite B (antigène HBs et anticorps anti-HBs). En ce qui concerne les autres professions soumises à l'obligation vaccinale (voir ci-dessus : A) et citées dans l'arrêté du 23 août 1991, et qui ne pratiquent pas d'acte invasif, elles peuvent être maintenues en activité après avis du médecin du travail.
. Un nouvel arrêté actualisant l'arrêté du 26 avril 1999 qui fixait les conditions d'immunisation des personnes visées à l'article L. 3111-4 (ancien L. 10) du code de la santé publique est en cours de rédaction. Toutefois, dans l'attente de la publication de ce nouveau texte réglementaire prenant en compte cet avis, l'ancienne réglementation relative à la vaccination contre l'hépatite B et aux conditions d'immunisation est toujours applicable.
Typhoïde : une injection puis revaccination tous les trois ans pour les personnels de laboratoire d'analyse de biologie médicale.
3.1.b. Personnels des établissements de santé et autres visés par le décret d'application de l'article L. 3112-1 (ancien article L. 215) du code de la santé publique
Tuberculose : une IDR à la tuberculine à 5 unités de tuberculine liquide est obligatoire à l'embauche.
Le résultat de sa mesure doit être noté, il servira de test de référence.
Une vaccination par le BCG, même ancienne, sera exigée à l'embauche. Sont considérées comme ayant satisfait à l'obligation vaccinale par le BCG :

  • les personnes apportant la preuve écrite de cette vaccination ;

  • les personnes présentant une cicatrice vaccinale pouvant être considérée comme la preuve de la vaccination par le BCG
  •  (6).

    3.2.Vaccinations recommandées

    3.2.a.Grippe : professionnels de santé et tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des sujets à risque (cf. 4.3), personnel navigant des bateaux de croisière et des avions, et personnel de l'industrie des voyages accompagnant les groupes de voyageurs (guides) ;
    3.2.b.Hépatite A : sujets exposés professionnellement à un risque de contamination : personnels de crèches, d'internats des établissements et services pour l'enfance et la jeunesse handicapée, personnels de traitement des eaux usées, personnels impliqués dans la préparation alimentaire en restauration collective ;
    3.2.c.Leptospirose : égoutiers, employés de voirie, gardes-pêche, travailleurs agricoles, en particulier des rizières, personnels de traitement des eaux usées ;
    3.2.d.Rage : services vétérinaires, personnels des laboratoires manipulant du matériel contaminé ou susceptible de l'être, équarrisseurs, personnels des fourrières, naturalistes, taxidermistes, gardes-chasse, gardes forestiers, personnels des abattoirs ;
    3.2.e.Coqueluche : professionnels en contact avec des nourrissons trop jeunes pour avoir reçu trois doses de vaccins coquelucheux, c'est-à-dire personnel médical et paramédical des maternités, des services de néonatologie, de tout service de pédiatrie prenant en charge des nourrissons âgés de moins de 6 mois, et élèves des écoles paramédicales et médicales ;
    3.2.f.Varicelle : les personnes sans antécédents de varicelle (ou dont l'histoire est douteuse) et dont la sérologie est négative qui exercent les professions suivantes : professionnels en contact avec la petite enfance (crèches et collectivités d'enfants notamment), professions de santé en formation, à l'embauche ou en poste en priorité dans les services accueillant des sujets à risque de varicelle grave (immunodéprimés, services de gynéco-obstétrique, néonatalogie, maladies infectieuses).

    4.Recommandations particulières

    4.1.Vaccination contre la diphtérie :
    Le vaccin contenant une dose réduite d'anatoxine diphtérique :

  • est recommandé pour les voyageurs en zones d'endémie ;

  • et peut être utilisé en cas de pénurie du vaccin diphtérie tétanos polio, à partir de l'âge de 6 ans.
  • 4.2.Vaccination contre la fièvre jaune : chez les voyageurs et en particulier chez les résidents en zone d'endémie, à partir de l'âge de 6 mois. La vaccination ne doit pas être effectuée chez la femme enceinte. Cependant, en cas de circonstances particulières (impossibilité de report d'un voyage dans une zone d'endémie), le bénéfice de la vaccination devra être évalué en fonction du risque par le médecin vaccinateur. La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire en Guyane.
    4.3.Vaccination contre la grippe :

  • personnes âgées de 65 ans et plus ;

  • personnes atteintes d'une des pathologies suivantes : affections broncho-pulmonaires chroniques, dont asthme, dysplasie broncho-pulmonaire et mucoviscidose ; cardiopathies congénitales mal tolérées, insuffisances cardiaques graves et valvulopathies graves ; néphropathies chroniques graves, syndromes néphrotiques purs et primitifs ; drépanocytoses, homozygotes et doubles hétérozygotes S/C, thalassodrépanocytose ; diabètes insulino-dépendant ou non-insulino-dépendant ne pouvant être équilibrés par le seul régime ; déficits immunitaires cellulaires (chez les personnes atteintes par le VIH, l'indication doit être faite par l'équipe qui suit le patient) ;
  • personnes séjournant dans un établissement de santé de moyen ou long séjour, quel que soit leur âge ;
  • enfants et adolescents (de 6 mois à 18 ans) dont l'état de santé nécessite un traitement prolongé par l'acide acétylsalicylique (essentiellement pour syndrome de Kawasaki compliqué et arthrite chronique juvénile).
  • 4.4.Vaccination contre l'hépatite A : adultes non immunisés et enfants au-dessus de l'âge de 1 an voyageant en zone d'endémie, jeunes des internats des établissements et services pour l'enfance et la jeunesse handicapées et les personnes exposées à des risques particuliers, patients infectés chroniques par le virus de l'hépatite B ou porteurs d'une maladie chronique du foie, homosexuels masculins.
    4.5.Vaccination contre l'hépatite B :
    a) Nouveau-nés de mère porteuse de l'antigène HBs ;
    b) Enfants accueillis dans les services et institutions pour l'enfance et la jeunesse handicapées ;
    c) Enfants et adultes accueillis dans les institutions psychiatriques ;
    d) Enfants d'âge préscolaire accueillis en collectivité ;
    e) Personnes ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples ;
    f) Toxicomanes utilisant des drogues parentérales ;
    g) Voyageurs dans les pays de moyenne ou de forte endémie (essentiellement l'Afrique subsaharienne, l'Asie, certains pays de l'Amérique centrale et du nord de l'Amérique du Sud) : le risque doit être évalué au cas par cas par le médecin vaccinateur en fonction de la durée et des conditions du voyage, du type d' activités et d'éventuels risques iatrogènes ;
    h) Personnes amenées à résider en zones de moyenne ou de forte endémie ;
    i) Personnes qui, dans le cadre d'activités professionnelles ou bénévoles, sont susceptibles d'être en contact direct avec des patients et/ou d'être exposées au sang et autres produits biologiques, soit directement (contact direct, projections), soit indirectement (manipulation et transport de dispositifs médicaux, de prélèvements biologiques, de linge, de déchets) [à titre indicatif et non limitatif sont concernés : les professionnels de santé libéraux, les pompiers, les secouristes, les gardiens de prison, les éboueurs, les égoutiers, les policiers, les tatoueurs] (7) ;
    j) Patients susceptibles de recevoir des transfusions massives et/ou itératives (hémophiles, dialysés, insuffisants rénaux, candidats à une greffe d'organe...) ;
    k) Entourage d'un sujet infecté par le virus de l'hépatite B ou porteur chronique de l'antigène HBs (famille vivant sous le même toit) ;
    l) Partenaires sexuels d'un sujet infecté par le virus de l'hépatite B ou porteur chronique de l'antigène HBs.
    La pertinence d'un contrôle de l'immunité pour les personnes vaccinées après 25 ans, en dehors des catégories i et j (voir risques professionnels, 3.1.a.), est à examiner au cas par cas en fonction de l'intensité de l'exposition et de la présence de facteurs de non-réponse à la vaccination.
    La recommandation de suppression des rappels systématiques ne s'applique pas aux insuffisants rénaux chroniques dialysés chez, qui une sérologie annuelle est recommandée avec rappel dès que le taux d'anticorps descend au-dessous du seuil protecteur, quel que soit l'âge.
    4.6. Vaccination contre les infections invasives à méningocoque de sérogroupe C.
    Le vaccin antiméningococcique conjugué C permet la vaccination de l'enfant à partir de l'âge de deux mois, il est recommandé pour les groupes à risque suivants :

    4.7. Vaccination contre les infections invasives à pneumocoque :
    Chez l'adulte, la vaccination antipneumococcique avec le vaccin polyosidique 23 valent (8) est recommandée, tous les cinq ans, pour les sujets splénectomisés, les drépanocytaires homozygotes, les patients atteints de syndrome néphrotique, les insuffisants respiratoires, les patients alcooliques avec hépatopathie chronique, les insuffisants cardiaques et les sujets ayant des antécédents d'infection pulmonaire ou invasive à pneumocoque.
    Chez l'enfant de moins de deux ans, la vaccination par le vaccin anti-pneumococcique conjugué heptavalent (9) est fortement recommandée à partir de deux mois pour les enfants présentant une pathologie les exposant à un risque élevé d'infection invasive à pneumocoque :

    La vaccination par le vaccin antipneumococcique heptavalent conjugué est également recommandée pour les enfants âgés de moins de deux ans exposés à un ou des facteurs de risque lié(s) au mode de vie identifiés dans la littérature : enfants gardés plus de quatre heures par semaine en compagnie de plus de deux enfants en dehors de la fratrie, enfant ayant reçu moins de deux mois d'allaitement maternel, enfant appartenant à une fratrie d'au moins trois enfants (d'âge préscolaire).
    Enfin, la vaccination par le vaccin antipneumococcique heptavalent conjugué est recommandée pour les candidats à l'implantation cochléaire et les porteurs d'implants cochléaires âgés de moins de deux ans - grade de recommandation C (10).
    4.8. Vaccination contre la typhoïde : voyageurs en zone d'endémie, à partir de l'âge de deux ans.
    4.9. Vaccination contre la coqueluche avec un vaccin acellutaire, ciblée vers les adultes susceptibles de devenir parents dans les mois ou années à venir. Elle est également recommandée à l'occasion d'une grossesse, pour les membres du foyer (enfant qui n'est pas à jour pour cette vaccination, adulte qui n'a pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des dix dernières années), selon les modalités suivantes :

    4.10. Vaccination contre la varicelle pour les personnes sans antécédents de varicelle (ou dont l'histoire est douteuse) et dont la sérologie est négative, lors des situations suivantes : personnes en contact étroit avec des personnes immunodéprimées (les sujets vaccinés doivent être informés de la nécessité, en cas de rash généralisé, d'éviter les contacts avec les personnes immunodéprimées pendant dix jours), adultes de plus de dix-huit ans exposés à la varicelle (dans les trois jours suivant l'exposition à un patient avec éruption).
    4.11. Vaccination contre l'encéphalite à tiques : le comité technique des vaccinations dans sa séance du 29 janvier 2004 a estimé au vue des données présentées par l'institut de veille sanitaire et par le Centre national de référence qu'il n'y avait pas d'indication de recommandation officielle de ce vaccin pour certaines zones françaises. La prescription de ce vaccin devra être posée au cas par cas.

    5. Recommandations vaccinales aux voyageurs

    Des recommandations sanitaires pour les voyageurs sont élaborées par le comité des maladies d'importation et des maladies liées au voyage, comité permanent (arrêté du 25 septembre 2002) du Conseil supérieur d'hygiène publique de France. Le programme de vaccination à réaliser doit être adapté à l'âge et au statut vaccinal du voyageur, à la situation sanitaire du pays visité, aux conditions et à la durée du séjour.
    Outre la mise à jour des vaccinations inscrites au calendrier vaccinal (diphtérie, tétanos, poliomyélite) et de celles qui figurent dans la rubrique « recommandations particulières » (fièvre jaune, hépatite A, hépatite B, typhoïde), d'autres vaccinations peuvent être indiquées pour certains voyageurs (encéphalite japonaise, encéphalite à tiques, méningite à méningocoques A, C, Y, W 135, rage).
    Ces vaccinations sont détaillées dans les recommandations sanitaires pour les voyageurs, approuvées par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France, qui sont publiées chaque année dans le Bulletin épidémiologiquehebdomadaire et qui peuvent être consultées sur le site Internet du ministère : www.sante.gouv.fr et de l'institut de veille sanitaire : www.invs.sante.fr.

    TABLEAU 1. - CALENDRIER DES VACCINATIONS 2004
    (tableau synoptique)

    Dès le 1er moisTuberculoseLa vaccination BCG précoce est réservée aux enfants vivant dans un milieu à risques. La vaccination par le BCG est obligatoirea pour l'entrée en collectivité incluant la garde par une assistante maternelle.
    A partir de 2 moisDiphtérieb, Tétanosb, Coqueluche, Poliob, Haemophilus influenzae b, 3 injections à 1 mois d'intervalleLe vaccin polio injectable est utilisé pour les primo-vaccination et les rappels, le vaccin polion oral réservé uniquement aux situations épidémiques. Le vaccin coqueluche à germes entiers est recommandé, mais le vaccin acellulaire peut être utilisé
    Hépatite B, 2 injections à un mois d'intervalle, la 3e entre 5 et 12 mois après la 2e injectionLa vaccination contre l'hépatite B peut être commencée à partir de l'âge de 2 mois (sauf le cas des enfants nés de mère antigène HBs positif, chez qui elle doit être impérativement faite à la naissance)
    Pour les parents qui souhaitent que leur enfant soit vacciné contre l'hépatite B en même temps que les autres vaccins, les vaccins combinés hexavalents peuvent être utilisés (cf. recommandations générales).
    A partir de 12 moisRougeole, oreillons, rubéoleLa vaccination associée rougeole-oreillons-rubéole est recommandée pour les garçons et les filles.
    La vaccination contre la rougeole peut être pratiquée plus tôt, à partir de l'âge de 9 mois pour les enfants vivant en collectivité, suivie d'une revaccination 6 mois plus tard en association avec les oreillons et la rubéole. En cas de menace d'épidémie dans une collectivité d'enfants, on peut vacciner tous les sujets supposés réceptifs, à partir de 9 mois. La vaccination immédiate peut être efficace si elle est faite moins de 72 heures après le contact avec un cas.
    Hépatite B, 3e injectionCette 3e injection peut tre réalisée entre 5 et 12 mois après la date de la 2e injection.
    16-18 moisDiphtérie, Tétanos, Coqueluche Polio, Haemophilus influenzae bLe vaccin coqueluche à germes entiers ou le vaccin acellulaire peuvent être utilises indifféremment
    1er rappelLors du 1er rappel DTPHibCoq on peut pratiquer en un site d'injection séparé, la vaccination associée rougeole-reillons-rubéole.
    Entre 3 et 6 ansRougeole, Oreillons, Rubéole, 2e doseUne seconde vaccination associant rougeole, oreillons, rubéole est recommandée pour tous les enfants.
    Avant 6 ansTuberculoseLa vaccination par le BCG est obligatoire pour l'entrée en collectivité, donc pour l'entrée à l'école maternelle ou en primaire.
    6 anscDiphtérie, Tétanos, Poliod
    2e rappelA l'occasion du 2e rappel diphtérie, tétanos, polio, il est recommandé de faire la vaccination associée rougeole-oreillons-rubéole chez les enfants n'ayant pas encore été vaccins ou n'ayant reçu qu'une dose de Rougeole Oreillons Rubéole, éventuellement le même jour.
    11-13 ansDiphtérie, Tétanos, Polio, 3e rappel
    Coqueluche, 2e rappelUn rappel tardif contre la coqueluche est recommandé chez tous les enfants, l'injection devant être effectuée en même temps que le 3e rappel diphtérie, tétanos, polio avec le vaccin coquelucheux acellulaire
    Rougeole, Oreillon, RubéoleUne dose de vaccin triple associé rougeole, oreillons, rubéole est recommandée pour tous les enfants n'en ayant pas bénéficié, quels que soient leurs antécédents vis-à-vis des trois maladies
    Hépatite BSi la vaccination n'a pas été pratiquée dans l'enfance, un schéma complet en 3 injections : les 2 premières à au moins un mois d'intervalle, la 3e 5 à 12 mois après la date de la deuxième injection.
    16-18 ansDiphtérie, Tétanos, Poliod 4e rappelRappels ultérieurs tétanos et polio tous les 10 ans
    RubéoleLa vaccination contre la rubéole est recommandée pour les jeunes femmes non vaccinées, par exemple lors d'une consultation de contraception ou prénuptiale.
    A partir de 18 ansTétanos, PolioTous les 10 ans
    RubéolePour les femmes non vaccinées en âge de procréer.
    Si la sérologie prénatale est négative ou inconnue, la vaccination devra tre pratiquée immédiatement après l'accouchement, de préférence avant la sortie de la maternité ou à défaut au plus tôt aprèsla sortie.
    A partir de 65 ansGrippeTous les ans
    a La vaccination contre la tuberculose est obligatoire (articles L. 3112-1 du code de la santé publique) chez les enfants accueillis en collectivité (y compris chez une assistante maternelle).
    b Les vaccinations contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont obligatoires (articles L. 3111-1, L. 3111-2, L. 3111-3 du code de la santé publique). L'obligation est satisfaite par trois injections à un mois d'intervalle suivies d'un rappel avant l'âge de 18 mois (décret n° 66-618 du 12 août 1966, décret 65-213 du 19 mars 1965).
    c Entrée à l'école primaire.
    d En cas de pénurie du vaccin Diphtérie, Tétanos Polio, le vaccin contenant une dose réduite d'anatoxine diphtérique peut être utilisé à partir de l'âge de 6 ans.
    Lorsqu'un retard est intervenu dans la réalisation du calendrier indiqué, il n'est pas nécessaire de recommencer tout le programme des vaccinations imposant des injections répétées. Il suffit de reprendre ce programme au stade où il a été interrompu et de compléter la vaccination en réalisant le nombre d'injections requis en fonction de l'âge.
    Des informations complémentaires peuvent être obtenues en consultant le site internet du ministère de la saté et de la protection sociale : www.sante.gouv.fr, rubrique « vaccinations », « Conseil supérieur d'hygiène publique, section des maladies transmisibles », ou « actualités ».
    Liste des avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France (section des maladies transmissibles) relatifs à la vaccination publiés depuis le calendrier vaccinal 2003
    Avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France relatif à l'inscription des sapeurs pompiers dans la liste des professions soumises à l'obligation vaccinale par le BCG du 14 mars 2003.
    Avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France relatif à la vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C du 27 juin 2003.
    Avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France relatif à la survenue de cas groupés de rougeole dans le département des Bouches-du-Rhône du 27 juin 2003.
    Avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France relatif à la prévention de la transmission du virus de l'hépatite virale B aux patients par les professionnels de santé du 27 juin et du 7 novembre 2003.
    Avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France relatif à la vaccination contre la grippe en cas de résurgence de SRAS du 26 septembre 2003.
    Avis du comité technique des vaccinations relatif à l'augmentation du nombre de cas d'infections invasives à méningocoque A à Moscou du 1er décembre 2003.
    Avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France relatif à la vaccination contre l'hépatite  chez les patients porteurs d'une maladie chronique du foie du 19 mars 2003.
    Avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France relatif à la vaccination anticoquelucheuse et au vaccin TdCaPolio du 19 mars 2004.
    Avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France relatif à la vaccination contre la varicelle du 19 mars 2004.
    Ce avis sont disponibles sur le site internet du ministère de la santé et de la protection sociale à l'adresse suivante : http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cshpf/cs231.htm.
    (1) Le CSHPF est une instance d'expertise placée auprès du ministre chargé de la santé.
    (2) Entre deux parutions du calendrier vaccinal, les nouvelles recommandations sont consultables sur le site internet du ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées à l'adresse suivante : http ://www.sante.gouv.fr.
    (3) Ce décret a été approuvé par le Conseil d'Etat en séance du 27 avril 2004 et sera publié au Journal officiel dans les prochains jours.
    (4) « Prévention et prise en charge de la tuberculose en France : synthèse et recommandations du groupe de travail du CSHPF (2002-2003) » publié en décembre 2003 dans Rev Mal Respir 2003 ; volume 20, cahier 2 n° 6. Ce document est également disponible sur le site internet du ministère de la santé à l'adresse suivante www.sante.gouv.fr, dans la rubrique « tuberculose », dont l'adresse complète est : http ://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers:tuberculose/sommaire.htm.
    (5) Articles R. 3112-1 et 3112-2 du code de la santé publique.
    (6) Un arrêté qui sera publié au Journal officiel dans les prochains jours déterminera les conditions dans lesquelles la cicatrice pourra être considérée comme une preuve d'une vaccination par le BCG, cf. note 3, page 1.
    (7) Avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France du 15 septembre 2000 concernant les règles de prophylaxie des infections pour la pratique d'« actes corporels » sans caractère médical avec effraction cutanée (tatouage, piercing, dermographie, épilation par électrolyse, rasage).
    (8) Dirigé contre 23 sérotypes de Streptococcus pneumoniae.
    (9) Dirigé contre 7 sérotypes de Streptococcus pneumoniae.
    (10) Grades de recommandations de l'ANAES. A : preuve scientifique établie ; B : présomption scientifique ; C : faible niveau de preuve scientifique.