Direction générale de la santé
Direction de lhospitalisation
et de lorganisation des soins
Cellule infections nosocomiales
Circulaire DHOS/E2 no2007-109 du 23 mars 2007 relative à la stratégie nationale daudit des pratiques en hygiène hospitalière pour lannée 2007
NOR : SANH0730180C
Date dapplication : immédiate.
Références :
Arrêté du 14 novembre 2005 portant création du groupe de pilotage du programme national de lutte contre les infections nosocomiales ;
Circulaire No DGS/SD 5C/DHOS/E2/2005/384 du 11 août 2005 relative à la stratégie nationale daudit des pratiques en hygiène hospitalière ;
Circulaire No DHOS/DGS/E2/5C/2004/599 du 13 décembre 2004 relative à la mise en oeuvre du programme national de lutte contre les infections nosocomiales 2005/2008 dans les établissements de santé ;
Arrêté du 23 septembre 2004 portant création dun comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins ;
Circulaire No 645 du 29 décembre 2000 relative à lorganisation de la lutte contre les infections nosocomiales dans les établissements de santé ;
Article L. 6111-1 du code de la santé ;
Articles R. 711-1-1 à R. 711-1-10 du code de la santé publique ;
Arrêtés du 3 août 1992 et du 19 octobre 1995 relatifs à lorganisation de la lutte contre les infections nosocomiales
Textes abrogés ou modifiés : néant.
Annexe : audit : « Préparation cutanée de lopéré » - Guide méthodologique 2007.
Le ministre de la santé et des solidarités à Mesdames et Messieurs les préfets de région ; directions régionales des affaires sanitaires et sociales (pour information) ; Mesdames et Messieurs les directeurs des agences régionales de lhospitalisation (pour information) ; Mesdames et Messieurs les préfets de département ; directions départementales des affaires sanitaires et sociales (pour diffusion aux responsables des établissements de santé publics et privés) ; Messieurs les responsables des centres de coordination de lutte contre les infections nosocomiales (pour diffusion aux praticiens en hygiène hospitalière des établissements de santé publics et privés).
Le programme national de lutte contre les infections nosocomiales 2005-2008 fixe des orientations et des objectifs quantifiés à atteindre pour 2008. Dans le cadre de lamélioration de lorganisation des soins et des pratiques des professionnels de santé, il est prévu que les établissements de santé développent lévaluation de leurs pratiques notamment au travers des programmes daudits.
Une première incitation en août 2005 a engagé les établissements à réaliser un audit sur une thématique nationale : lhygiène des mains. A cette occasion, des établissements ont souhaité quune expertise en matière dhygiène assortie dune aide méthodologique leur soient apportées.
Cest pourquoi, le groupe de pilotage du programme national de lutte contre les infections nosocomiales 2005-2008 a soutenu la mise en place dun groupe national de coordination pour développer lévaluation des pratiques professionnelles en hygiène. Le groupe dévaluation des pratiques en hygiène hospitalière (GREPHH) a été créé le 9 décembre 2005. Il est composé des représentants des cinq centres de coordination interrégionaux de la lutte contre les infections nosocomiales (C-CLIN) ainsi que celui de la Haute autorité de santé. Ce groupe sest fixé plusieurs objectifs dont celui de fournir aux établissements de santé des méthodologies daudit ou dévaluation en hygiène, directement utilisables par les équipes sur les thèmes prioritaires définis par le programme de lutte contre les infections nosocomiales.
Le groupe de pilotage du programme national de lutte contre les infections nosocomiales 2005-2008 a retenu la thématique « préparation cutanée de lopéré » pour lannée 2007.
Lobjet de la présente circulaire est de diffuser le document « Audit : Préparation cutanée de lopéré - Guide méthodologique » afin daider les établissements de santé pratiquant la chirurgie à évaluer leurs pratiques en leur fournissant tous les éléments nécessaires.
Ce document proposé par le GREPHH sinspire notamment du guide méthodologique « Détermination de critères dévaluation des pratiques professionnelles » de la Haute autorité de santé paru en juin 2006 et de la conférence de consensus « Gestion pré-opératoire du risque infectieux » coordonnée par la SFHH en multi partenariat avec les sociétés savantes du 5 mars 2004 et menée sous légide de lHAS.
Le guide et les documents associés, proposés également par le GREPHH, sont disponibles sur le site Internet du GREPHH [www.grephh.fr] et ceux des cinq C-CLIN.
Les résultats feront lobjet danalyses - locale, régionale, interrégionale et nationale - coordonnées par le GREPHH.
Nous vous demandons de bien vouloir en informer par courrier les responsables de comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN), ceux de la commission chargée des mêmes attributions mentionnées à larticle R. 6111-2 dans les établissements de santé et les responsables des équipes opérationnelles dhygiène hospitalière.
Nous insistons sur lintérêt à faire participer le plus grand nombre détablissements de santé à cette démarche daudit sur la préparation cutanée de lopéré, dans le cadre de lamélioration continue de la qualité des soins ; la réalisation dun tel audit pourrait sintégrer dans les démarches de certification et dévaluation des pratiques professionnelles de ces établissements.
Pour le ministre et par délégation : Le directeur général de la santé, D. Houssin |
Pour le ministre et par délégation : La directrice de lhospitalisation et de lorganisation des soins, A. Podeur |
Groupe de travail
Mme Aggoune (Michèle), C.CLIN Paris-Nord ;
Dr Bernet (Claude), C.CLIN Sud-Est ;
M. Bettinger, C CLIN Est ;
Dr France BORGEY, C.CLIN Ouest ;
Mme Carpentier (Marie-Claire), C.CLIN Sud-Est ;
Mme Ertzscheid (Marie-Alix), C. CLIN Ouest ;
Dr Gautier (Christophe), C.CLIN Sud-Ouest ;
Mme Galy (Elisabeth), C.CLIN Sud-Ouest ;
Dr Kadi (Zoher), C.CLIN Paris-Nord ;
Pr Lejeune (Benoist), C.CLIN Ouest ;
Mme Mourens (Chantal), C.CLIN Ouest ;
Mme Raclot (Isabelle), C.CLIN Est ;
Dr Thibon (Pascal), C.CLIN Ouest ;
Conception de lapplication informatique : Dr Thibon (Pascal), Dr Borgey (France).
Etablissements-tests
La totalité de létude a été testée dans sept établissements de santé avant dêtre finalisée. Des corrections ont été apportées à la suite de ces tests. Les grilles ont été testées une nouvelle fois par un établissement ainsi que lapplication informatique.
Clinique La Casamance, Aubagne ;
Institut Bergonié, Bordeaux ;
Centre hospitalier, Colmar ;
Hôpital militaire de Laveran, Marseille ;
Hôpital militaire Legouest, Metz ;
CHU de Nantes ;
Clinique Saint-Grégoire, Rennes ;
CHU de Tours.
Documents associés
Tous les documents relatifs à laudit « préparation cutanée de lopéré » sont directement accessibles et téléchargeables sur le site Internet du GREPHH www.grephh.fr ou à partir du site Internet de chaque C.CLIN. Les documents sont les suivants :
Fichiers PDF :
1. Guide méthodologique.
2. Grilles de recueil et guide de lauditeur.
3. Guide de saisie informatique.
Fichiers Power point :
1. Présentation de la démarche.
2. Formation des auditeurs.
3. Mode demploi de lapplication informatique.
Fichier Excel :
1. Application informatique de saisie.
Lien avec le site Internet de la Société française dhygiène hospitalière www.sfhh.net :
1. Conférence de consensus « Gestion préopératoire du risque infectieux » du 5 mars 2004 - texte court et texte long - Diaporama de présentation.
Avertissement : « Toute reproduction totale ou partielle de ce document doit être faite avec lautorisation des auteurs ».
Liste des sigles utilisés
AFC
Association française de chirurgie
AFU
Association française durologie
CCAM
Classification commune des actes médicaux
CClIN
Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales
CEPP
Critères dévaluation des pratiques professionnelles
CHG
Centre hospitalier général
Cnil
Commission nationale de linformatique et des libertés
CTINILS
Comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins
DHOS
Direction de lhospitalisation et de lorganisation des soins
EOHH
Equipe opérationnelle dhygiène hospitalière
GREPHH
Groupe dévaluation des pratiques en hygiène hospitalière
HAS
Haute Autorité en santé
ISO
Infections du site opératoire
PSPH
Participant au service public hospitalier
SCV
Société de chirurgie vasculaire de langue française
SFAR
Société française des anesthésistes-réanimateurs
SFCD
Société française de chirurgie digestive
SFCP
Société française de chirurgie pédiatrique
SFNC
Société française de neuro-chirurgie
SFNEP
Société française de nutrition entérale et parentérale
SFO
Société française dophtalmologie
SFORL
Société française dORL
SOFCOT
Société française de chirurgie orthopédique et traumatique
SIIHHF
Société des infirmières et infirmiers en hygiène hospitalière de France
SPILF
Société de pathologie infectieuse de langue française
UNAIBODE
Union nationale des associations des infirmières de bloc opératoire diplômées dEtat
Sommaire
1. Contexte
2. Objectifs
3. Définition de la préparation cutanée de lopéré
4. Référentiel
5. Matériel et méthodes
5.1. Type daudit
5.2. Zone détude
5.3. Zone source
5.4. Population cible
5.5. Période détude
5.6. Nombre dobservations
6. Organisation générale
6.1. Durée de létude
6.2. Conduite de lévaluation
6.3. Mise en oeuvre dans létablissement (fiches de recueil : établissement/service et patient)
6.4. Validation et codage des données
6.5. Saisie informatique
6.6. Résultats et la rétro information aux professionnels
7. Plan danalyse détaillé
7.1. Analyse interétablissements dans le cadre dun audit national
7.2. Descriptif général des activités chirurgicales et de radiologie interventionnelle de létablissement
7.3. Organisation du service
7.4. Résultats des observations
7.5. Résultats pour chaque critère
7.6. Conformités des réponses aux critères
8. Plan daméliorations
9. Guide de codage des interventions regroupées par appareil ou par organe
10. Référentiel - Extraits du texte court
ANNEXE I. - « Méthodologie »
ANNEXE II. - Exemple de présentation des résultats par poster
BIBLIOGRAPHIE
1. Contexte
Les Centres de coordination interrégionaux de la lutte contre les infections nosocomiales (C.CLIN) ont constitué un groupe national de coordination pour développer lévaluation des pratiques professionnelles en hygiène hospitalière en regroupant leurs moyens et leurs compétences. Ce groupe a été créé le 9 décembre 2005 sous lappellation de « Groupe dévaluation des pratiques en hygiène hospitalière » (GREPHH). Il bénéfice du soutien de la Haute autorité en santé (HAS).
Cette volonté sinscrit dans le prolongement des incitations fortes du Ministère de la santé à réaliser des audits en lien avec les recommandations du CTINILS, des Sociétés Savantes et de la Haute autorité en santé (HAS) (cf. note 1) pour améliorer la prise en charge des patients et dans le programme de lutte contre les infections nosocomiales 2005-2008. Le projet pour lévaluation de la préparation de lopéré a été confié à un sous groupe du GREPHH.
Le groupe de travail a pour mission daider à la mise en oeuvre de démarches dévaluation des pratiques professionnelles dans les établissements de santé en développant des outils « clés en mains » simples et faciles dutilisation pour les équipes opérationnelles dhygiène hospitalière (EOHH), les correspondants et les autres professionnels de santé.
« Lobjectif ultime des démarches damélioration des pratiques professionnelles est daméliorer le service médical rendu et de se traduire par un bénéfice en santé publique. Les critères dévaluation des pratiques professionnelles (CEPP) ont pour objectif daider les professionnels à sengager dans ces démarches et non celui de normer la pratique ou didentifier, en vue dune sanction, les professionnels qui ne satisferaient pas à lensemble des critères dévaluation » (cf. note 2) .
La pertinence du principe dun tel outil sintègre dans le cadre de lobligation daccréditation-certification des établissements. La démarche dévaluation des pratiques professionnelles constituant un axe majeur de la seconde procédure, est rendue obligatoire par la loi du 8 août 2004 relative à lassurance maladie.
Elaborée sur la base de critères dévaluation des pratiques professionnelles (CEPP), cette méthode permet aux professionnels de santé dintégrer une démarche concrète damélioration des pratiques. Cette démarche dévaluation vise également à une meilleure appropriation des recommandations professionnelles par les équipes. Les critères retenus reposent sur une base de recommandations professionnelles fondées sur un haut niveau de preuve ou de consensus.
Ce thème a été retenu en raison de sa fréquence, du risque infectieux quil peut générer pour le patient, de la faisabilité de létude et de son impact sur lamélioration des pratiques. Son rôle « fédérateur » est en étroite relation avec la surveillance des infections du site opératoire (ISO), permettant dimpliquer les équipes volontaires de chirurgie et de bloc opératoire des établissements de santé publics et privés (cf. note 3) .
Le choix du thème retenu sinscrit dans le prolongement de la conférence de consensus « Gestion pré-opératoire du risque infectieux » du 5 mars 2004 (cf. note 4) menée sous légide de lHAS coordonnée par la SFHH en multi partenariat avec les sociétés savantes (AFC, AFU, SCV, SFAR, SFCD, SFCP, SFNC, SFNEP, SFO, SFORL, SOFCOT, SIIHHF, SPILF, UNAIBODE). Parallèlement à la conférence de consensus, lenquête nationale de prévalence réalisée en France en 2006 révèle que les infections du site opératoire (ISO) représentent 14.2 % des infections nosocomiales. Une méthode de surveillance des ISO communes aux 5 C.CLINs a été définie en 1999 et ce réseau est depuis 2001 coordonné, au niveau national, au sein du Réseau dalerte dinvestigation et de surveillance des infections nosocomiales (RAISIN). Dans son rapport de février 2003, 162 151 interventions ont été incluses en 1999 et 2000. Au total, 3129 patients ont eu une ISO, soit 1,93% des opérés (IC95 %= [1,86% - 2,00%]). Parmi les ISO, 59 % étaient superficielles, 26 % profondes et 14 % concernaient un organe, une cavité ou un os. Lincidence des ISO variait de 1 % pour les interventions à faible risque (classées NNIS 0) à 16 % pour les interventions à haut risque (classées NNIS 3).
2. Objectifs
Evaluer les étapes et pratiques de préparation cutanée pour tout acte chirurgical et de radiologie interventionnelle dans les établissements de santé.
Mesurer lécart avec les recommandations de la conférence de consensus « Gestion pré-opératoire du risque infectieux » de la SFHH et définir des thèmes ou axes damélioration pour lesquels des actions pourront être menées.
3. Définition de la préparation cutanée de lopéré
La préparation cutanée et muqueuse du patient en vue dun acte chirurgical regroupe lensemble des soins corporels locaux et généraux réalisés en période préopératoire : avant lhospitalisation, en unité dhospitalisation et au bloc opératoire.
4. Référentiel
Les critères dEPP sont élaborés à partir de la Conférence de consensus « Gestion préopératoire du risque infectieux » du 5 mars 2004 - Questions 2 et 3. (voir extrait au chapitre 10).
5. Matériel et méthodes
5.1. Type daudit
Laudit des pratiques de la préparation cutanée de lopéré est mené par interview du patient et du personnel dans le service dhospitalisation et par observation directe des pratiques des professionnels au bloc opératoire et en radiologie interventionnelle
5.2. Zone détude
Cette enquête est proposée à tous les établissements de santé publics, privés, privés participant au service public hospitalier (PSPH).
5.3. Zone source
Lenquête est proposée à tous les services amenés à réaliser la préparation de lopéré : secteurs dhospitalisation, radiologie interventionnelle et bloc opératoire.
5.4. Population cible
Critères dinclusions
Sont inclus les patients devant subir :
- une intervention chirurgicale programmée ou non, répondant aux actes décrits dans la classification commune des actes médicaux (CCAM) ;
- ou un acte de radiologie interventionnelle (cf. note 5) retenu au choi de létablissement parmi les actes suivants :
- embolisation en neuroradiologie interventionnelle ;
- artériographie coronaire par voie artérielle (coronarographie) ;
- cathétérisme des voies biliaires par voie rétrograde,
et ce, quelle que soit la provenance du patient.
Critères dexclusions
Sont exclus :
- les patients qui ne peuvent pas répondre (patients inconscients, personnes étrangères ne maîtrisant pas le français) ;
- les mineurs ;
- les patients sous tutelle ;
- les patients qui bénéficient dactes non inclus dans la nomenclature des actes chirurgicaux : fistules artério-veineuses, pose de pacemaker, pose de sites implantés.
5.5. Période détude
Les propositions du groupe sont les suivantes :
- pour le patient : le jour même de lintervention ;
- pour létablissement : la période détude pour un établissement est de 6 semaines maximum afin dassurer une homogénéité des données et un retour rapide des résultats dans les services audités ;
- pour le service audité la période détude est fixée à trois semaines ;
- pour laudit national : une période de six semaines au choix de létablissement est à privilégier sur lannée 2007.
5.6. Nombre dobservations
Le nombre dobservation est laissé à lappréciation de chaque établissement, en fonction de son activité. Il faut un minimum de trente observations, quel que soit létablissement.
Pour les établissements désireux de faire une analyse par service (ou par spécialité), il est préconisé de faire un minimum de 30 observations par service (ou par spécialité).
En règle générale, plus le nombre dobservations est grand, plus la confiance que lon pourra accorder aux résultats de laudit sera grande, elle aussi.
6. Organisation générale
6.1. Durée de létude
La méthodologie, les grilles de recueil et loutil de saisie ont été testés pour chaque type détablissement sur les cinq interrégions en novembre 2006. Le résultat des tests a permis de mettre en évidence le temps passé incompressible, quel que soit létablissement test, et le temps qui varie selon le mode de recueil retenu par les équipes. Lestimation du temps à prévoir est donnée à titre indicatif en particulier pour les équipes peu habituées à mener ce type détude.
ETAPE | ACTIONS | DURÉE |
---|---|---|
Accord des instances et des responsables des services concernés | Information des responsables : direction, médicaux, paramédicaux | 4 heures incompressibles |
Préparation de létude | Choix et formation des auditeurs Choix des services, de la période de létude Programmation des observations en rapport avec les programmes opératoires et de radiologie interventionnelle | 2 heures incompressibles 4 heures incompressibles |
Recueil des données « fiche patient » Par interview dans le service dhospitalisation Par observation directe au bloc opératoire et en radiologie interventionnelle | 1. Observations menées en binôme débutées par le service dhospitalisation et terminées au bloc opératoire 2. Observations menées par un seul auditeur débutées au bloc opératoire et terminées au service dhospitalisation par le recueil rétrospectif en post opératoire. 3. Auto-évaluation par les équipes de service puis par les équipes de bloc opératoire NB : lautoévaluation nest pas retenue pour cette étude compte tenu des écueils rencontrés en terme de fiabilité des données |
Temps passé « élastique » très « programme dépendant ». Varie de quelques minutes au niveau du service de soins et de une heure à deux heures au bloc opératoire (temps dattente) pour une fiche patient. Même constat que « 1 » pour le bloc opératoire Remarque : perte dinformation liée aux difficultés pour retrouver le patient et pour linterrogatoire dans la période du post opératoire Quelques minutes pour un recueil de données déclaratif mais recueil incomplet car les gestes effectués par lopérateur ne sont pas relatés Temps consacré à la recherche des données manquantes |
En résumé, il faut compter en moyenne 6 demi-journées à mobiliser sur 15 jours pour mener de 15 à 30 observations en binôme selon les spécialités, les services et les établissements (coordinateur, cadres des services concernés et auditeurs) | ||
Validation et saisie des données pour 30 observations | Par une personne seule par deux personnes, de préférence | 3 heures 1 h 30 à 2 heures |
Rétro information | Analyse des résultats Présentation des résultats aux équipes, aux responsables | 4 à 6 heures |
6.2. Conduite de lévaluation
1. Un coordinateur de létude doit être désigné de préférence au sein de léquipe opérationnelle dhygiène hospitalière : linfirmière hygiéniste semble la personne indiquée pour remplir la mission de coordination et dobservation.
2. Le président du CLIN ou de la commission équivalente doit en informer le chef détablissement et la CME et obtenir leur accord.
3. Le CLIN inscrit et planifie la réalisation de cette étude dans son programme dactions.
4. Le coordinateur de létude doit :
- informer au préalable et obtenir laccord du ou des chefs de service et du ou des cadres de santé des services et des blocs opératoires et de radiologie interventionnelle (utiliser le diaporama de présentation de létude) :
- au niveau du bloc opératoire, à loccasion du staff de programmation ;
- au niveau des services de soins, en lien avec la direction des soins infirmiers ;
- présenter et expliquer les objectifs et la méthodologie de létude aux personnels des unités dhospitalisation concernées : chirurgie, urgences, médecine, radiologie interventionnelle ;
- identifier le ou les auditeurs. Le nombre dauditeurs est à définir en fonction de la taille de létablissement et des personnes ressources. Léquipe opérationnelle dhygiène peut solliciter la participation des correspondants en hygiène hospitalière quand ces réseaux existent dans létablissement :
- les auditeurs seront des personnes internes à létablissement et externes au service audité ;
- les auditeurs sengagent à respecter les règles danonymat de laudit ;
- le coordonnateur de laudit forme les auditeurs à la méthodologie de lenquête et aux modalités de recueil des données (utiliser les diaporamas de présentation de létude et du guide de lauditeur). La conférence de consensus doit être présentée ou rappelée.
NB : La réussite de laudit dépend des explications qui doivent être extrêmement soignées et précises.
Définir en lien avec le chef de service et les cadres de santé une période denquête pour chaque service audité et planifier les jours daudit en collaboration avec les auditeurs.
5. Les cadres de santé des services et des blocs opératoires concernés doivent être largement associés à la conduite de cette évaluation et devront particulièrement veiller à son bon déroulement, en particulier laccueil des auditeurs au niveau du bloc opératoire.
6. Laccord du patient doit être demandé le jour de létude avant de commencer son interview. Linterview du patient concerne les éléments relatifs à linformation, la douche pré-opératoire et une éventuelle dépilation du site opératoire.
6.3. Mise en oeuvre dans létablissement
(fiches de recueil : établissement/service et patient)
Les observations sont réparties, toutes interventions confondues, au niveau de chaque service volontaire pour létude.
Il sagit de planifier les observations sur la période de létude à partir du programme opératoire prévisionnel.
La répartition et la fréquence des observations sur une journée ou sur une semaine sont à établir selon les possibilités du service.
Les observations sont réparties sur une matinée ou sur une journée de programme opératoire. Autant que possible, il ne doit pas toujours sagir de la première intervention de la journée.
Les observations pour les urgences chirurgicales sont identifiées par lenquêteur directement au niveau du bloc opératoire.
6.4. Validation et codage des données
Le coordinateur de létude doit récupérer, si possible, les fiches de recueil chaque jour de létude. Il doit également veiller à être disponible pour les auditeurs les jours denquête pour compléter les données manquantes, identifier et régler les difficultés rencontrées lors du recueil des données.
NB : Des feuilles dobservation de couleur voyante peuvent être utilisées pour faciliter leur repérage dans le dossier du patient.
6.5. Saisie informatique
Un mode demploi de lapplication informatique a été élaboré afin de faciliter son utilisation. Ce mode demploi est disponible sous format Pdf et un support Power Point a également été créé pour la formation des opérateurs de saisie.
Pour lexploitation des données aux niveaux régional, interrégional et national, les données de chaque établissement sont à transmettre par voie électronique directement au correspondant précisé par le CCLIN dappartenance (se référer au mode demploi de lapplication informatique).
6.6. Résultats et la rétro information aux professionnels
Afin daider à interpréter les résultats observés lors de laudit, en fonction des pourcentages de conformité fixés, un support méthodologique est proposée en annexe (cf. annexe I).
Lapplication informatique permet de présenter les résultats selon un rapport détaillé et un rapport synthétique (exemple de poster en annexe 2). Cette proposition de lecture des résultats a pour but de faciliter la hiérarchisation des mesures correctives à mettre en oeuvre.
7. Plan danalyse détaillé
7.1. Analyse interétablissements
dans le cadre dun audit national
Présentation des établissements (exploitation du no FINESS établissement).
Pourcentage détablissements disposant de services :
- de chirurgie générale ou de spécialités ;
- de radiologie interventionnelle.
Pourcentage des services de chirurgie ayant participé à lenquête.
7.2. Descriptif général des activités chirurgicales
et de radiologie interventionnelle de létablissement
Nombre de patients audités.
Nombre de services de chirurgie.
Nombre annuel dinterventions chirurgicales.
Nombre annuel dactes de radiologie interventionnelle
7.3. Organisation du service
Nombre et pourcentage de services ayant un (des) protocole(s).
Nombre et pourcentage de service avec protocole daté et validé par le CLIN.
Nombre et pourcentage de services avec protocole conforme à la conférence de consensus.
7.4. Résultats des observations
Généralités
Nombre de patients audités.
Pourcentage des observations selon le mode dhospitalisation :
- pourcentage dhospitalisation classique ;
- pourcentage dambulatoire ;
- pourcentage dinconnu.
Pourcentage des observations selon le mode de chirurgie :
- pourcentage de chirurgie programmée ;
- pourcentage durgence ;
- pourcentage dinconnu.
Pourcentage des observations selon le codage des interventions regroupées par organe ou appareil (§ 9)
7.5. Résultats pour chaque critère
Hygiène corporelle et information
Pourcentage où la toilette préopératoire fait lobjet dune information préalable du patient :
- pourcentage de oui = pourcentage de conformité (informations non adaptées et inconnues exclues) ;
- pourcentage de non ;
- pourcentage de non adapté ;
- pourcentage dinconnu.
Pourcentage où la toilette préopératoire fait lobjet dune information pour lensemble des observations selon le mode dhospitalisation :
- pour lensemble des observations en hospitalisation classique ;
- en ambulatoire.
Pourcentage où la toilette préopératoire fait lobjet dune information selon le mode de chirurgie :
- programmée ;
- en urgence.
Pourcentage dobservations où le patient bénéficie dune douche ou toilette pré-opératoire :
- pourcentage de oui :
- dont % cheveux compris = pourcentage de conformité (cf. note 6) ;
- dont % cheveux non compris = pourcentage de douche réalisé cheveux non compris (1) ;
- pourcentage de non ;
- pourcentage dinconnu ;
- pourcentage de douches réalisées cheveux compris ou non compris :
- sur lensemble des observations ;
- en hospitalisation classique ;
- en ambulatoire ;
- en chirurgie programmée ;
- en urgence ;
- pourcentage de conformité totale (1) (la douche est réalisée cheveux compris) :
- sur lensemble des observations ;
- en hospitalisation classique ;
- en ambulatoire ;
- en chirurgie programmée ;
- en urgence.
Répartition des produits utilisés en cas de toilette préopératoire :
- pourcentage de solution moussante de PVPI ;
- pourcentage de solution moussante de chlorhexidine ;
- pourcentage de savon doux liquide ;
- pourcentage de « autre » ;
- pourcentage de conformité de la douche pré-opératoire (1) pour lensemble des patients (réalisation dune douche cheveux compris et utilisation dune solution moussante antiseptique de type PVPI ou Chlorhexidine
Site opératoire et pilosité
Pourcentage dobservations où une dépilation est réalisée dans le service de soins ou au domicile :
- pourcentage de oui ;
- pourcentage de non ;
- pourcentage de non adapté ;
- pourcentage dinconnu.
Pourcentage dobservations où la dépilation est réalisée au bloc opératoire ou en radiologie interventionnelle :
- pourcentage de oui ;
- pourcentage de non ;
- pourcentage de non adapté ;
- pourcentage dinconnu.
Répartition des modes de dépilation réalisés dans le service de soins ou au domicile :
- pourcentage par tonte ;
- pourcentage chimique ;
- pourcentage par ciseaux ;
- pourcentage par autre.
Répartition des modes de dépilation réalisés au bloc opératoire ou en radiologie interventionnelle :
- pourcentage par tonte ;
- pourcentage chimique ;
- pourcentage par ciseaux ;
- pourcentage par autre.
Globalement, traitement des pilosités (1) :
- absence de dépilation : pourcentage dabsence de dépilation pour lensemble des observations : pourcentage de conformité dans le service de soins ou au domicile et au bloc opératoire ou radiologie interventionnelle ;
- procédé de dépilation : pourcentage de conformité lorsquil y a dépilation avec procédés de dépilation conformes (tonte, dépilation chimique, ciseaux), utilisés dans le service de soins et au bloc opératoire ou radiologie interventionnelle ;
- site opératoire et pilosité : pourcentage de conformité globale : pas de dépilation ou dépilation par tonte, dépilation chimique ou ciseaux.
Désinfection du site opératoire
Pourcentage dobservations où une détersion est réalisée :
- pourcentage de oui ;
- pourcentage de non ;
- pourcentage de non adapté.
Pourcentage dobservations où le lieu de détersion est identifié :
- pourcentage de bloc opératoire ou radiologie interventionnelle ;
- pourcentage de service dhospitalisation.
Répartition des produits utilisés pour la détersion du site opératoire :
- pourcentage de solution moussante de PVPI = conforme ;
- pourcentage de solution moussante de chlorhexidine = conforme ;
- pourcentage de savon doux ;
- pourcentage de « autre » ;
- pourcentage de même gamme de produit pour la douche et la détersion que le produit (pour la douche 1 et 2 avec produits pour la détersion 1 et 2).
Pourcentage dobservations où le rinçage est réalisé avec de leau stérile :
- pourcentage de oui ;
- pourcentage de non.
Pourcentage dobservations où le séchage est réalisé avec des compresses ou champs stériles :
- pourcentage de oui ;
- pourcentage de non.
Pourcentage de conformité globale pour le critère de détersion du site opératoire (par rapport aux recommandations de la conférence de consensus).
La conformité correspond à la pratique dune détersion au bloc opératoire avec une solution moussante antiseptique PVPI ou chlorhexidine, suivi dun rinçage à leau stérile (ou au sérum physiologique stérile) complétée par un séchage avec des compresses stériles ou des champs stériles.
Pourcentage des observations où la désinfection du site opératoire est pratiquée :
- pourcentage de oui ;
- pourcentage de non.
Répartition des produits utilisés pour la désinfection du site opératoire :
- pourcentage de PVPI aqueuse ;
- pourcentage de PVPI alcoolique ;
- pourcentage de chlorhexidine alcoolique ;
- pourcentage de Dérivés chlorés ;
- pourcentage de « autre ».
Pourcentage de conformité des produits utilisés pour la douche, la détersion et la désinfection, la conformité regroupe :
1. Produit pour la douche (solution moussante de PVPI) avec produit pour la détersion (solution moussante de PVPI) et produit pour la désinfection (PVPI aqueuse).
2. Produit pour la douche (solution moussante de PVPI) avec produit pour la détersion (solution moussante de PVPI) et produit pour la désinfection (PVPI alcoolique).
3. Produit pour la douche (solution moussante de chlorhexidine) avec produit pour la détersion (solution moussante de chlorhexidine) et produit pour la désinfection (chlorhexidine alcoolique).
4. Produit pour la douche (savon doux) avec produit pour la détersion (savon doux) et produit pour la désinfection (dérivés chlorés).
5. Si détersion non adaptée, produit pour la douche (solution moussante de PVPI) avec produit pour la désinfection (PVPI aqueuse).
6. Si détersion non adaptée, produit pour la douche (solution moussante de PVPI) avec produit pour la désinfection (PVPI alcoolique).
7. Si détersion non adaptée, produit pour la douche (solution moussante de chlorhexidine) avec produit pour la désinfection (chlorhexidine alcoolique).
8. Si détersion non adaptée, produit pour la douche (savon doux) avec produit pour la désinfection (dérivés chlorés).
Pourcentage dutilisation dun antiseptique alcoolique (PVPI alcoolique ou chlorhexidine alcoolique) pour la désinfection du site opératoire.
Pourcentage de conformité de la détersion avec solution moussante antiseptique suivie dune désinfection large du site opératoire : pourcentage où les étapes de la détersion sont conformes avec même gamme de produit pour la détersion et la désinfection.
Pourcentage dobservations où le séchage spontané est attendu avant la pose des champs :
- pourcentage de oui et non adapté qui correspond au temps daction pour lantisepsie des muqueuses ;
- pourcentage de non.
Pourcentage dobservations où linformation du patient fait lobjet dune traçabilité :
- pourcentage de oui ;
- pourcentage de non.
Pourcentage dobservations où lhygiène préopératoire fait lobjet dune traçabilité :
- pourcentage de oui ;
- pourcentage de non.
Pourcentage dobservations où la désinfection du site opératoire fait lobjet dune traçabilité :
- pourcentage de oui ;
- pourcentage de non.
7.6. Conformités des réponses aux critères
Pourcentage de conformités des critères retenus dans la conférence de consensus :
- la toilette fait lobjet dune information au patient (A-réglementaire) ;
- la douche préopératoire est réalisée cheveux compris avec une solution moussante antiseptique (A 1) ;
- le site opératoire nest pas dépilé ou en cas de dépilation le procédé utilisé est conforme (B 1) ;
- la détersion est pratiquée avec une solution moussante antiseptique suivie dune désinfection large du site opératoire (A1)
- la traçabilité de la préparation cutanée figure dans le dossier du patient (A-Réglementaire).
Pourcentage de conformité globale des actes relatifs à la préparation cutanée :
- la douche préopératoire est réalisée cheveux compris avec solution moussante antiseptiques ;
- Le site opératoire nest pas dépilé ou en cas de dépilation le procédé utilisé est conforme ;
- la détersion est pratiquée avec une solution moussante antiseptique suivie dune désinfection large du site opératoire, y compris le séchage spontané de lantiseptique.
Pourcentage de conformité sur linformation et la traçabilité :
Traçabilité dans le dossier du patient :
- pourcentage de traçabilité pour linformation donnée au patient ;
- pourcentage de traçabilité pour lhygiène préopératoire ;
- pourcentage de traçabilité pour la désinfection du site opératoire ;
- pourcentage de conformité globale pour la traçabilité ;
- pourcentage de conformité pour linformation et la traçabilité.
8. Plan daméliorations
Les axes damélioration sont établis à partir de lanalyse des résultats (édition du rapport et du poster).
Les mesures correctives pourront concerner :
- linformation préalable du patient ;
- lhygiène corporelle préopératoire, par exemple : la spécificité des patients en ambulatoire (information sur la douche, contrôle à larrivée du patient) ; la préparation cutanée pour les actes de radiologie interventionnelle ;
- la préparation du site opératoire : le choix de la non-dépilation, létape de détersion (lieux, produits utilisés), le choix de lantiseptique ;
- la traçabilité des soins.
9. Guide de codage des interventions regroupées
par appareil ou par organe
1. Chirurgie cardio-thoracique | THO |
2. Chirurgie digestive et viscérale | DIG |
3. Chirurgie gynécologique | GYN |
4. Chirurgie obstétrique | OBS |
5. Chirurgie ophtalmologique | OPH |
6. Chirurgie ORL | ORL |
7. Chirurgie orthopédique et traumatologique | ORT |
8. Chirurgie plastique et reconstructive « dermato » | PLA |
9. Chirurgie stomatologique et maxillo-faciale | STO |
10. Chirurgie urologique | URO |
11. Chirurgie vasculaire | VAS |
12. Neurochirurgie | NEU |
13. Radiologie interventionnelle | RAD |
10. Référentiel. - Extraits du texte court
Questions 2 et 3 de la conférence de consensus « Gestion pré-opératoire du risque infectieux » SFHH
Question 2 :
En préopératoire, quelles mesures dhygiène, de désinfection cutanéo-muqueuse et de décontamination sont efficaces vis-à-vis du risque infectieux ?
2.1. Hygiène et toilette pré-opératoires (y compris hygiène
bucco-dentaire, douche, shampoing). Tenue du patient
A. - Hygiène bucco-dentaire
Peu de données sont disponibles en dehors de la chirurgie bucco-dentaire.
Recommandations :
- le brossage des dents est nécessaire pour tout opéré et entre dans le cadre de lhygiène de base (B-3) ;
- en chirurgie cardiaque, il est recommandé de pratiquer des bains de bouche antiseptiques en pré- et post-opératoire (B-1) ;
- en chirurgie bucco-dentaire, il est fortement recommandé de pratiquer des bains de bouche antiseptiques en pré- et post-opératoires (A-1).
B. - Douche (cheveux compris)
Le bénéfice dune toilette pré-opératoire (douche ou toilette pour les malades dépendants) nest pas discutable en termes dhygiène corporelle et de soins. Il nexiste pas de preuves de la supériorité dune solution moussante antiseptique (Povidone iodée, Chlorhexidine) par rapport à lautre. De même, il est difficile de mettre en évidence la supériorité dune solution moussante antiseptique par rapport au savon doux. Pour des raisons pratiques, il est recommandé dutiliser un savon et un antiseptique de la même famille chimique. La toilette préopératoire doit faire lobjet dun protocole, avec information du patient et avec une vérification de la qualité de la réalisation.
Recommandations :
- il est fortement recommandé de pratiquer au moins une douche pré-opératoire avec une solution moussante antiseptique (A-1) ;
- il est recommandé denlever bijoux, alliances, piercings, vernis, etc, avant toute intervention, quand ils présentent un risque pour lintervention (B-3).
C. - Tenue du patient
La revue de la littérature napporte aucun élément.
Recommandations :
- il est recommandé que le patient soit revêtu dune tenue en non tissé ou micro-fibre (B-3).
2.2. Préparation colique
Dans la chirurgie colo-rectale, la préparation mécanique du colon ne semble pas efficace vis-à-vis du risque infectieux
Recommandations :
- en chirurgie colo-rectale, il est recommandé de ne pas réaliser de préparation mécanique colique (D-1).
2.3. Traitement des pilosités
Labsence de dépilation de la zone opératoire, comparée à la dépilation quelle que soit la méthode, saccompagne des taux dISO les plus faibles. Si la dépilation est jugée indispensable, les études disponibles ayant étudié la dépilation chimique et la tonte ne permettent pas de trancher en faveur de lune ou lautre technique. La dépilation est à réaliser au plus près de lintervention, mais il est déconseillé de la réaliser dans la salle dopération.
Recommandations :
- il est recommandé de privilégier la non-dépilation, à condition de ne pas nuire aux impératifs per et post-opératoires (B-1) ;
- si les conditions locales justifient la dépilation, il est recommandé de privilégier la tonte ou la dépilation chimique (B-1) ;
- il est fortement recommandé de ne pas faire de rasage mécanique la veille de lintervention (E-1).
2.4. La désinfection cutanée et muqueuse du site opératoire
Les données de la littérature ne permettent pas de conclure à la supériorité dun antiseptique sur un autre ou dun protocole particulier. La préparation du champ opératoire comporte une étape détersion à laide dune solution moussante antiseptique suivie dun rinçage à leau stérile, puis de lapplication dun antiseptique de la même gamme que le produit utilisé pour la douche. Il convient de se référer aux conditions dutilisation des produits, établies daprès le dossier dautorisation de mise sur le marché. La préparation du champ opératoire doit respecter des procédures, validées, écrites et connues des personnels chargés de leur application.
Recommandations :
- il est fortement recommandé de pratiquer une détersion à laide dune solution moussante antiseptique suivie dune désinfection large du site opératoire (A-1) ;
- il est recommandé de privilégier un antiseptique alcoolique (B-3).
2.5. Drapage du patient, choix du textile et modalités pratiques
Lusage du textile en coton nest plus acceptable du fait de ses faibles capacités barrière, de son absence de sécurité vis-à-vis des liquides biologiques et de sa forte émission particulaire.
Recommandations :
- il est fortement déconseillé dutiliser les textiles 100 % coton (E-3).
Question 3 :
En préopératoire, quelle organisation pratique et quelle assurance-qualité mettre en oeuvre pour réduire le risque infectieux ?
3.1. Information du patient sur les risques dinfection
et les moyens de prévention
Au plan réglementaire et médico-légal, il y a obligation dinformation sur les risques infectieux opératoires.
Recommandations :
- linformation du patient doit indiquer que tout acte invasif comporte un risque infectieux et que tous les moyens sont mis en oeuvre pour en éviter la survenue sachant que le risque zéro nexiste pas (A-Réglementaire) ;
- le praticien responsable de lacte opératoire délivre au patient une information lui permettant dapprécier le rapport bénéfice-risque de lintervention (A-Réglementaire) ;
- le dossier du patient doit faire état de la délivrance de linformation sur le risque opératoire et notamment infectieux (A-Réglementaire).
3.2. Ordonnancement du programme opératoire
Il nexiste pas détude ni de consensus obtenu parmi les membres du jury pour affirmer la supériorité dune organisation par rapport à une autre, sagissant de la succession dinterventions de classes de contamination dAltemeier différentes, au sein dune même salle opératoire.
Recommandation :
- il convient de mettre en oeuvre et de respecter les mesures de prévention des infections nosocomiales, notamment des ISO (A-1).
3.3. Organisation pratique de la préparation
préopératoire cutanée et muqueuse
La préparation cutanée et muqueuse du patient en vue dun acte chirurgical regroupe lensemble des soins corporels locaux et généraux réalisés en période préopératoire.
Recommandations :
Il est conseillé deffectuer :
- la toilette préopératoire préalable à lintervention, dans le service dhospitalisation ou à domicile sur prescription médicale dans le cadre dune chirurgie ambulatoire (B-3) ;
- la phase de détersion qui se situe après le traitement des pilosités, immédiatement avant la désinfection ; elle doit être suivie dun rinçage abondant à leau stérile et dun essuyage (B-3) ;
- lapplication dun produit antiseptique selon des modalités de réalisation qui doivent tenir compte des sites opératoires et des pathologies (B-3) ;
- le séchage spontané complet du champ opératoire avant le collage des champs (B-3).
Il est déconseillé :
- de recourir à une préparation quelconque du champ opératoire la veille de lintervention (technique dite de lemballage) (D-3) ;
- de dépiler le patient en salle dopération (D-3) ;
- dessuyer le produit antiseptique avant séchage (D-3).
3.4. Traçabilité-assurance qualité au bloc opératoire
La traçabilité, qui est une composante de la démarche qualité, concerne lenregistrement de toutes les mesures de lutte contre les infections nosocomiales permettant à tout moment dapporter la preuve du bon déroulement des opérations et lanalyse éventuelle des dysfonctionnements.
Dans le cadre de lassurance qualité, ces mesures doivent être évaluées pour améliorer les pratiques.
Des protocoles écrits, datés et validés sont des supports indispensables à lévolution des pratiques dans le cadre de lassurance qualité.
Recommandations :
- il est recommandé de mettre en oeuvre la traçabilité sur les points suivants (B-3) :
- lordonnancement du programme opératoire ;
- lantibioprophylaxie ;
- la préparation cutanée de lopéré ;
- lidentification des intervenants ;
- les éléments constitutifs de lindex NNIS (Score ASA, Durée opératoire, Classe de contamination) ;
- les matériels et les dispositifs médicaux utilisés notamment les implants ;
- les procédures de nettoyage ;
- la chronologie des événements.
ANNEXE I
« MÉTHODOLOGIE »
Les résultats : leur précision selon le nombre dobservations (annexe du chapitre 6-6 du protocole)
Dans un audit clinique, évaluer la totalité des dossiers, ou observer la totalité des situations, afin dobtenir le pourcentage de conformité « réel » P dun critère donné, est impossible.
Ce pourcentage de conformité réel ne pouvant être connu, on cherche à lestimer en réalisant létude sur un nombre n dobservations, jugées représentatives (cest-à-dire faites au cours dune période relativement courte, lors dune phase dactivité « normale »).
Cela permet dobtenir un pourcentage observé p de conformité pour le critère donné, parmi les n observations.
La généralisation du constat fait sur les n observations, à lensemble des dossiers ou des situations, peut être appréhendée par lintervalle de confiance du pourcentage observé p, selon la formule :
IC = p ± i avec i2 = 2 pq/n
i représente la précision souhaitée dans une étude : en raison de cette formule, plus la précision i souhaitée est grande, plus le nombre de sujets observés n devra être élevé. Inversement, plus le nombre de sujets sera grand, plus la confiance que lon pourra accorder aux résultats sera grande elle aussi (mais doubler la précision implique de quadrupler le nombre de sujets...).
Les calculs des intervalles de confiance selon le nombre de réponses « conformes » obtenu, pour un critère donné, en prenant un risque de 5 %, sont présentés dans le tableau 1 pour un effectif de 50 sujets observés, et dans le tableau 2 pour un effectif de 30 sujets observés.
Lors de laudit, on observe un certain pourcentage de conformité pour un critère donné, et on veut savoir si ce pourcentage observé est significativement (ou pas) différent du pourcentage de conformité attendu. On peut pour cela utiliser la notion des intervalles de confiance.
Exemple 1 :
On estime que le pourcentage attendu doit être de 80 % de conformité.
On réalise n = 50 observations. On observe pour un critère donné 21 réponses conformes, soit un pourcentage observé de 42 % de conformité. Le tableau 1 fournit pour 21 réponses conformes sur 50 observations : 28 % et 56 %. Cela signifie que pour le critère observé, la valeur réelle du pourcentage de conformité est comprise dans lintervalle [28 % - 56 %]. Or le pourcentage attendu de conformité pour ce critère a été fixé à 80 %, qui nest pas compris dans lintervalle de confiance.
Donc, le pourcentage observé de 42 % de conformité est significativement différent du résultat attendu fixé à 80 %.
Exemple 2 :
On estime que le pourcentage attendu doit être de 80 % de conformité.
On réalise n = 30 observations. On observe pour un critère donné 21 réponses conformes, soit un pourcentage observé de 70 % de conformité. Le tableau 2 fournit pour 21 réponses conformes sur 30 observations : 54 % et 86 %. Cela signifie que pour le critère observé, la valeur réelle du pourcentage de conformité est comprise dans lintervalle [54 % - 86 %]. Or le pourcentage attendu de conformité pour ce critère a été fixé à 80 %, qui est inclus dans lintervalle de confiance.
Donc, le pourcentage observé de 70 % de conformité pour ce critère nest pas significativement différent du pourcentage de conformité attendu fixé à 80 %.
Exemple 3 :
On estime que le pourcentage attendu doit être de 90 % de conformité.
On réalise n = 30 observations. On observe pour un critère donné 21 réponses conformes, soit un pourcentage observé de 70 % de conformité. Le tableau 2 fournit pour 21 réponses conformes sur30 observations : 54 % et 86 %. Cela signifie que pour le critère observé, la valeur réelle du pourcentage de conformité est comprise dans lintervalle [54 % - 86 %]. Or le pourcentage attendu de conformité pour ce critère a été fixé à 90 %, qui nest pas dans lintervalle de confiance.
Donc, le pourcentage observé de 70 % de conformité pour ce critère est significativement inférieur au pourcentage de conformité attendu fixé à 90 %.
BIBLIOGRAPHIE
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CCLIN Sud-Est. Audit de pratiques. La préparation cutanée de lopéré dans les établissements de santé. Guide méthodologique. 2004. 17 p.
CCLIN Sud-Ouest. Audit de pratiques. La préparation cutanée de lopéré dans les unités de soins. Guide méthodologique. 2002. 20 p.
CCLIN Sud-Ouest. Audit de pratiques. La préparation cutanée de lopéré dans les unités de soins, résultats 2002/2003. 2003. 53 p.
CHANDON M. Préparation cutanée des opérés, enquête de pratiques dans un centre hospitalier. Interbloc 2002 ;21(4) :270-274.
FARRET D. Evaluation de lutilisation de fiches de liaison relatives à la préparation cutanée des opérés. HygièneS 2003 ;11(5) :400-403.
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HENICQUE M., EVEILLARD M., WEIBEL B. et al. Evaluation de la préparation cutanée des patients dans un service de chirurgie. HygièneS 2003 ;11(1) :37-42.
MELINON S. Préparation préopératoire, de la réalisation à la preuve. Interbloc 2000 ;19(3) :210-213.
RAISIN, InVS. Enquête nationale de prévalence 2006 des infections nosocomiales mai-juin 2006. Guide de lenquêteur. 2006. 72 p.
RAISIN, InVS. Enquête nationale de prévalence 2006 des infections nosocomiales mai-juin 2006. Protocole national. 2006. 28 p.
RHC. Proposition daudit dobservation sur la procédure de préparation cutanée au bloc opératoire. 2005. 2 p.
SCHWARTZ D. Méthodes statistiques à lusage des médecins et des biologistes, 4e édition, éd. Médecine-Sciences Flammarion. 1993. 314 p.
SFHH. Conférence de consensus gestion préopératoire du risque infectieux : texte court. Paris, 5 mars 2004. 2004. 12 p.
SFHH. Conférence de consensus gestion préopératoire du risque infectieux : texte long. Paris, 5 mars 2004. 2004. 31 p.
NOTE (S) :
(1) Annexe au décret no 2005-840 du 20 juillet 2005 relatif à la sixième partie du code de la santé publique, Partie VI, Section I relative à lorganisation de la lutte contre les infections nosocomiales dans les établissements de santé.
(2) Haute Autorité de santé. Guide méthodologique Détermination de critères dévaluation des pratiques professionnelles. HAS. Juin 2006. p. 16.
(3) « Le caractère prioritaire du thème peut être évalué en fonction de la fréquence de la pratique, de sa gravité, de son risque éventuel pour le patient, de lhétérogénéité des prises en charge. Il doit aussi relever dun domaine pour lequel il existe un potentiel damélioration susceptible de motiver les professionnels. Pour les évaluations en établissement, il correspond à une activité stratégique de létablissement ou à une volonté des professionnels dune discipline dévaluer et daméliorer leur pratique. Lobjectif est de répondre à un besoin pour avoir un impact sur lamélioration des pratiques. » ANAES. Evaluation des pratiques professionnelles. 2004. p. 13.
(4) SFHH. Conférence de consensus Gestion pré-opératoire du risque infectieux. SFHH. Paris, 5 mars 2004
(5) La radiologie interventionnelle inclut tous les actes invasifs sous contrôle de limagerie à visée diagnostique ou thérapeutique en pathologie vasculaire, hépatobiliaire, urinaire, digestive et ostéoarticulaire [5] Hygiène en radiologie interventionnelle. Guide des bonnes pratiques. C. CLIN Paris-Nord. Juin 1999. p. 7.
(6) Observations non adaptées et inconnues exclues.