La stratégie de vaccination
Les vaccins permettent de prévenir, lors d’une contamination, le développement d’une forme grave de la maladie, et donc de protéger celles et ceux qui sont les plus à risque d’être hospitalisés ou de décéder. Il s’agit également de protéger les professionnels de santé les plus exposés aux risques.
Oui. Le vaccin est gratuit pour tous – y compris bénéficiaires de l’aide médicale de l’État (AME) – et sans avoir à avancer des frais.
Étant donné l’enjeu de santé publique, l’absence de couverture médicale ne doit en aucun cas constituer un frein à la vaccination. Le décret n° 2020-1833 du 31 décembre 2020 publié au JORF du 1er janvier 2021 garantit l’absence de reste à charge sur les frais de vaccination y compris pour les personnes ne bénéficiant d’aucune couverture sociale.
La France s’est fixé 2 grands principes :
- La gratuité du vaccin : aucun Français ne doit renoncer à se faire vacciner pour des raisons financières.
- La sécurité : la vaccination se fait dans le strict respect de toutes les règles qui encadrent l’utilisation des produits de santé dans notre pays.
La stratégie de vaccination est élaborée par le ministère chargé de la Santé après avis de la Haute Autorité de santé (HAS), autorité publique indépendante à caractère scientifique.
Le pilotage stratégique de la campagne est assuré par le ministère en charge de la Santé, en lien avec Santé publique France qui gère, pour le compte de l’État, l’achat des vaccins et du matériel nécessaire à la vaccination (seringues et aiguilles en particulier) ainsi que la logistique associée. Les Agences régionales de santé (ARS) et les préfets jouent également un rôle déterminant de coordination de la campagne au niveau régional, en lien avec les collectivités locales.
Le Gouvernement souhaite que les Français aient accès à toute l’information disponible. C’est pourquoi la stratégie vaccinale a été présentée au Parlement dans le cadre d’un débat prévu par l’article 50-1 de la Constitution au cours du mois de décembre 2020.
Par ailleurs, le président de la République a voulu que les citoyens puissent avoir connaissance des débats scientifiques, qu’ils puissent dialoguer avec les experts et aider les pouvoirs publics à être plus pertinents, plus clairs, plus attentifs à leurs préoccupations. Dans cette perspective, un Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, présidé par le Professeur Alain Fischer et placé auprès du ministre chargé de la Santé, a été chargé d’appuyer le Gouvernement dans ses choix de décembre 2021 à juillet 2022.
Ce Conseil comprenait des représentants des différentes parties prenantes que le Gouvernement entend associer à la mise en œuvre de cette politique vaccinale : experts scientifiques, y compris des sciences humaines et sociales, professionnels de santé, représentants des collectivités locales, associations de patients, citoyens eux-mêmes au travers du cadre de dialogue mis en place par le Conseil économique, social et environnemental. Le collectif de citoyens comprend 35 citoyens tirés au sort.
Depuis le 1er août 2022, un nouveau comité de veille et d’anticipation des risques sanitaire (CVARS) a pris le relai du comité d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV). Le CVARS, présidé par la Pr Brigitte Autran, exerce un rôle d’expertise et de conseil indépendant des autorités sanitaires.
En outre, les données chiffrées relatives aux stocks de vaccins, aux lieux de vaccination, aux livraisons de vaccins, aux personnes vaccinées, ainsi qu’aux rendez-vous pris dans les centres, sont disponibles en open data sur le site data.gouv.fr.
La Haute Autorité de santé (HAS) est une autorité publique indépendante à caractère scientifique. Elle travaille aux côtés des pouvoirs publics dont elle éclaire la décision, avec les professionnels pour optimiser leurs pratiques et organisations, et au bénéfice des usagers dont elle renforce la capacité à faire des choix. La HAS accomplit trois grandes missions :
- Évaluer les médicaments, les dispositifs médicaux et les actes professionnels en vue de leur remboursement ;
- Recommander les bonnes pratiques professionnelles, élaborer des recommandations vaccinales et de santé publique ;
- Mesurer et améliorer la qualité dans les hôpitaux, cliniques, en médecine de ville, dans les structures sociales et médico-sociales.
Placé auprès du ministre de la santé et de la Prévention et de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le CVARS exerce un rôle d’expertise et de conseil indépendant des autorités sanitaires en adoptant une approche “Santé globale” élargie aux risques sanitaires liés aux agents infectieux atteignant l’homme et l’animal, aux polluants environnementaux et alimentaires, et aux changements climatiques.
Le médecin généraliste est au cœur du dispositif, en particulier le médecin traitant. Les médecins généralistes peuvent vacciner leurs patients de 5 ans et plus. Chacun doit pouvoir se faire vacciner par un professionnel de santé à côté de chez lui, qu’il connaît, et en qui il a confiance.
Les médecins généralistes ainsi que les médecins spécialistes, notamment les pédiatres, les IDE (infirmiers diplômés d’Etat), les sages-femmes et les pharmaciens peuvent prescrire et administrer le vaccin pédiatrique contre le Covid-19 aux enfants de 5 à 11 ans en cabinet de ville comme en centres de vaccination.
Par ailleurs, il convient de rappeler que les médecins généralistes sont également engagés dans les centres de vaccination. En outre, il leur revient d’identifier d’éventuelles contre-indications à la vaccination chez leurs patients, de recueillir leurs appréhensions relatives à la vaccination et de les informer des bénéfices qu’elle induit, et enfin d’assurer un suivi médical en cas de survenue d’effets secondaires, même bénins.
Éviter de créer des inégalités et répondre aux inégalités existantes est une exigence forte de cette campagne vaccinale, comme de toute démarche de santé publique.
Afin de mieux informer les personnes âgées, plusieurs dispositifs sont mis en place :
- Prise de rendez-vous directe par les professionnels de santé qui proposent la vaccination à leur patient et vont faciliter leur prise de rendez-vous ;
- Repérage par les collectivités territoriales ;
- Dispositif “d’aller-vers” de l’Assurance maladie, qui assure une campagne d’appels téléphoniques pour proposer des rendez-vous dans des centres de vaccination ou dans des cabinets médicaux aux personnes vulnérables qui ne sont pas vaccinées.
Par ailleurs, plusieurs modalités permettent de rapprocher la vaccination des publics dont la situation ne permet pas de se déplacer de manière autonome vers un point de vaccination.
L’objectif visé est d’atteindre, dans une logique de service public, l’ensemble des populations concernées par la campagne de vaccination (objectif dit de « l’aller-vers »). Les populations concernées par ces solutions de vaccination sont les personnes prioritaires au regard de la cible vaccinale et qui sont en incapacité ou grande difficulté de se déplacer vers un centre, en raison de leur état de santé, de leur situation de précarité, ou de leur éloignement géographique.
Les modalités suivantes sont identifiées :
- Le transport de la personne vers un centre de vaccination, avec, si nécessaire, un appui à la prise de rendez-vous sur des créneaux dédiés ;
- La vaccination à domicile par le médecin traitant ou dans le cadre d’une hospitalisation à domicile ;
- Le déploiement d’équipes mobiles, lorsque le recours à cette solution est jugé territorialement pertinent ;
- Le développement de centres de vaccination sans rendez-vous, notamment sur les lieux de villégiature.
Les vaccins de type ARNm ont une grande efficacité pour la protection des formes sévère et graves (de l’ordre de 90%), en particulier après une troisième dose de rappel, notamment vis-à-vis du variant Omicron, selon l’avis du Conseil scientifique du 19 janvier 2022.
De plus, les vaccins bivalents, utilisés dans le cadre de la nouvelle campagne de vaccination sont adaptés au variant Omicron. Ces vaccins ont donc une efficacité à minima équivalente voir supérieure contre les variants en circulation, selon l’avis de la HAS du 19 septembre 2022.
Généralement, les virus mutent (le matériel génétique du virus change). Cela se produit à des rythmes différents selon les virus.
Les mutations n’affectent pas nécessairement l’efficacité du vaccin contre le virus. Certains vaccins contre les maladies virales restent efficaces de nombreuses années après leur mise au point et offrent une protection durable, comme les vaccins contre la rougeole ou la rubéole. D’autre part, pour des maladies comme la grippe, les souches de virus changent si souvent et à tel point que la composition du vaccin doit être mise à jour chaque année pour être efficace.
Compte tenu de la circulation importante du variant Omicron, il demeure essentiel de protéger la population des formes graves de la maladie par une vaccination qui s’avère efficace contre les différents variants.
Pour ce qui est des centres de vaccination, l’ensemble des territoires reçoivent des doses de vaccin correspondant à leurs besoins. Les doses sont ainsi réparties en fonction des populations éligibles à la vaccination, en tenant compte des recommandations d’utilisation établies par la Haute Autorité de santé.
Les autorités sanitaires ont également fait le choix de tenir compte des situations locales spécifiques afin de prioriser la livraison de certains vaccins vers les territoires en ayant le plus besoin. La règle demeure toutefois l’allocation de la majorité des doses sur le principe d’équité territoriale.
Pour ce qui est de la vaccination en ville, nous opérons selon un modèle de flux tiré : ce sont des commandes qui sont à l’origine des livraisons.