Journée mondiale de préparation aux pandémies, 27.12.2022 : le point sur la mobilisation de la France

La pandémie de COVID-19 a montré la nécessité de renforcer la préparation des réponses aux futures épidémies. Le Ministère de la Santé et de la Prévention travaille à un renforcement de la capacité d’action nationale. La France joue par ailleurs un rôle moteur dans les travaux européens et internationaux.

LA FRANCE EST MOBILISÉE POUR RENFORCER LA COOPÉRATION EUROPEENNE ET INTERNATIONALE

En participant à la définition d’un nouveau cadre international de coopération

La France fait partie des Etats qui ont œuvré pour la création de normes ambitieuses au niveau international afin de mieux anticiper la propagation de maladies anciennes ou nouvelles.
Ainsi elle participe activement aux négociations pour un nouvel instrument sur les pandémies. Ce futur accord international permettra de renforcer le système de sécurité sanitaire en amont des crises, sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé. En parallèle, une révision du Règlement sanitaire international (RSI) facilitera la mobilisation politique et financière de la communauté internationale pour la préparation et la réponse aux pandémies. La France est également active dans les enceintes de l’Union européenne et dans les discussions sur ce sujet au sein du G7, du G20, à l’OMS et à l’OMC.

En promouvant une approche transversale pour réduire les risques de pandémies

L’interdépendance entre la santé humaine, la santé animale et celle des écosystèmes doit être mise au cœur de la préparation aux futures pandémies. C’est pourquoi la France s’engage activement en faveur de l’approche Une Seule Santé (One Health), qui vise à penser la santé comme un tout entre les êtres vivants et la planète qui les abrite. De là découle, par exemple, le lancement de l’initiative PREZODE, ayant pour ambition de comprendre les risques d’émergence de maladies infectieuses pouvant franchir la barrière d’espèces entre animaux et humains.
Une pandémie a des impacts sur tous les secteurs, au-delà de la seule santé. C’est pourquoi la France promeut la mobilisation transverse des acteurs et des niveaux d’action dès l’amont des crises. La Présidence française du Conseil de l’Union européenne au 1er semestre 2022 a ainsi prôné la prise en compte de la santé dans toutes les politiques publiques potentiellement impactées.

En soutenant financièrement les instruments de préparation mondiale

Etape majeure mise en place en 2022, le nouveau « Fonds pour les pandémies (Pandemic Fund) est dédié à la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies. Hébergé par la Banque mondiale, en collaboration avec l’OMS, il va être doté de 1,7 Mds USD. La France y prend toute sa part, avec une participation annoncée de 50 millions USD. [lien Elysee]
La France a aussi soutenu le renforcement financier de l’OMS, pour garantir à cette organisation des Nations Unies des ressources propres lui permettant de jouer pleinement son rôle central en matière de santé humaine. Adoptée en mai 2022, cette augmentation des contributions obligatoires des Etats membres vise également à tirer les leçons de la crise et à accompagner l’OMS dans ses réformes visant à accroître son efficacité et la transparence de son action.

En soutenant la coopération européenne

En complément des cadres internationaux dans lesquels il s’inscrit et dont il participe à la définition, l’échelon européen est indispensable dans la mise en place de solutions concrètes de coopération entre Etats membres pour la préparation aux futures pandémies et menaces sanitaires. Une nouvelle autorité européenne a ainsi été créée, placée au sein de la Commission européenne : l’Autorité de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA). Sa mission est de prévenir et de détecter les urgences sanitaires et d’y faire face rapidement grâce à la collecte de renseignements et au renforcement des capacités de réaction. Lors de sa récente Présidence du conseil de l’Union européenne, la France a très fortement soutenu la création de cette nouvelle Autorité et son articulation avec les nouveaux règlements européens dédiés à la sécurité sanitaire, notamment le règlement sur les menaces transfrontières graves pour la santé dont elle a conduit la finalisation des discussions.
La France continue de promouvoir le déploiement ambitieux de l’Union de la santé, qui a déjà mené au renforcement des rôles et mandats de l’Agence européenne des médicaments (EMA) et du Centre de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). L’objectif est que l’Union européenne puisse prévenir les potentielles crises sanitaires et apporter des réponses idoines qui garantissent aux citoyens un niveau de protection élevé de leur santé et de leur bien-être.

LA PRÉPARATION À L’ÉCHELON NATIONAL

A l’échelon national, le ministère de la Santé et de la prévention œuvre quotidiennement en lien avec ses agences sanitaires, professionnels de santé, instances d’expertise et société savantes à l’anticipation des menaces sanitaires.

Le plan de préparation et de réponse interministériel aux pandémies, notamment grippales, piloté par le Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale est en cours d’adaptation afin de tenir compte des retours d’expérience de la pandémie liée à la COVID-19. Sur le plan de la recherche, en plus de la création, en 2020, de l’ANRS|MIE chargée de coordonner l’effort français de recherche sur les maladies infectieuses émergentes, une stratégie d’accélération a été mise en place dont l’objectif est de permettre à l’État de comprendre, de prévenir et de contrôler les phénomènes d’émergence ou de réémergence de maladies infectieuses. Pour développer également ses capacités d’anticipation, le gouvernement a également créé le Comité de veille et d’anticipation sur les risques sanitaires (COVARS).

La préparation du système de santé fait par ailleurs l’objet d’importants travaux de la part du ministère de la Santé et de la prévention. Ainsi, le dispositif ORSAN-REB (Organisation de la Réponse du système de santé en situations Sanitaires exceptionnelles pour le Risque Epidémique et Biologique) organise la prise en charge des premiers patients suspects ou atteints d’une maladie infectieuse transmissible émergente afin d’enrayer rapidement un risque épidémique ou de ralentir son introduction et sa progression sur le territoire. Cette organisation repose notamment sur l’identification d’établissements de santé de référence disposant des capacités (chambres à pression négative, équipements de protection, laboratoire de niveau de biosécurité suffisant, équipes formées) à prendre en charge ce type de patient dans les meilleures conditions.