Lutte et prévention en France

Le gouvernement a souhaité intensifier la politique de maîtrise de l’antibiorésistance menée depuis les années 2000 en lançant en novembre 2016 un programme interministériel de maîtrise de l’antibiorésistance. Ce programme est construit autour de 5 axes : mieux sensibiliser le public, mieux utiliser les antibiotiques, davantage soutenir la recherche et l’innovation et, enfin, renforcer la surveillance et l’engagement de la France dans la lutte internationale contre l’antibiorésistance.

Depuis les années 2000, la France a entrepris de maîtriser l’antibiorésistance en lançant plusieurs plans ministériels en santé humaine et animale. Selon la démarche « One Health » recommandée en 2015 par l’Organisation Mondiale de la Santé, a été lancée en 2016 une action coordonnée associant santé humaine, animale et environnementale.

La feuille de route interministérielle de maîtrise de l’antibiorésistance

En France, en 2016, la consommation d’antibiotiques restait de 40% supérieure à celle de la moyenne de nos voisins européens, et 3 fois supérieure à celle des Pays-Bas. Cette surexposition aux antibiotiques accroit le risque de développement des résistances bactériennes.

Ainsi à la demande du Premier ministre, le premier Comité Interministériel pour la Santé (CIS) a été consacré en 2016 à la préparation et à l’adoption d’une feuille de route interministérielle visant à maîtriser l’antibiorésistance.
S’appuyant sur les recommandations du groupe de travail spécial coordonné par le Dr Carlet, celle-ci se compose de 40 actions réparties en 13 mesures phares :

La mise en œuvre de cette feuille de route sur le volet santé humaine, d’abord orchestrée par un délégué ministériel à l’antibiorésistance, l’est maintenant par une Cheffe de la Mission ministérielle « Prévention des infections et de l’antibiorésistance » et pilotée par les différents ministères et agences concernés.

Le 5 mai 2021, les sept Ministères impliqués ont saisi leurs corps d’inspection (CGAAER, CGEDD, IGAE, IGAS, IGESR et IGF) pour évaluer la feuille de route de 2016 en vue de préparer son actualisation. Le rapport, rendu public le 22 novembre 2022, en dresse un bilan honorable compte tenu du contexte de crise sanitaire dans lequel elle s’est déployée, mais souligne que beaucoup reste à faire, indiquant notamment que seule une mobilisation interministérielle forte peut garantir la synergie des leviers en santé humaine, animale et environnementale, indispensable à la réduction d’un risque majeur de santé publique, actuel et pour les générations futures. Les recommandations visent à donner un cap décennal, stratégique et ambitieux à la future Feuille de route à travers la montée en puissance des actions transversales communes pour une véritable déclinaison de l’approche « Une seule santé ».

 Rapport d’évaluation et préparation de l’actualisation de la feuille de route interministérielle 2016 pour la maîtrise de l’antibiorésistance

Les actions concernant la santé humaine sont intégrées dans la Stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance.

Consulter :

 Le communiqué de presse "Le ministère des Solidarités et de la Santé présente la Stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance" - (07/02/2022)

pdf Stratégie nationale 2022-2025 de prévention des infections et de (...) Téléchargement du pdf (1.7 Mo)
pdf National strategy for preventing infections and antibiotic resistance (...) Téléchargement du pdf (1.7 Mo)

Le ministère chargé de la Santé présente la Stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance : 42 actions afin de se donner les moyens de répondre aux enjeux prioritaires de santé publique en matière de prévention des infections et de l’antibiorésistance en santé humaine dans les 4 ans qui viennent. Cette stratégie est le volet opérationnel en santé humaine de la feuille de route interministérielle 2016 pour la maîtrise de l’antibiorésistance et de la prochaine feuille de route. Elle s’inscrit dans la continuité du programme national d’actions pour la prévention des infections associées aux soins (PROPIAS) de 2015.

La stratégie est coordonnée au niveau national par le Ministère chargé de la Santé qui assure son pilotage opérationnel en collaboration avec un comité national de pilotage Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance (COPIL PIA), organe de décision et de suivi de la mise en place et de l’évaluation des différentes mesures sur le volet santé humaine. Ce COPIL PIA réunit trois à quatre fois par an de nombreuses entités : la délégation aux affaires européennes et internationales pour les Ministères sociaux (DAEI), le Ministère chargé de la santé MSP et les Agences régionales de santé (ARS), le Ministère chargé de l’éducation nationale et de la jeunesse, le Ministère chargé de l’éduction supérieure et de la recherche, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), Santé publique France (SpF), l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), la Haute autorité de santé (HAS) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Une interaction avec le comité de suivi (Cosu), constitué des parties prenantes et des organisations expertes dans le champ de la stratégie (notamment représentants des usagers, des professionnels de santé des établissements de santé, du médico-social et de la ville) est également essentielle pour le suivi de la mise en œuvre de l’ensemble des actions du plan et de leur évaluation.

Les deux piliers de cette stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance en santé humaine sont, d’une part, les actions de prévention et contrôle des infections et, d’autre part, celles promouvant le bon usage des antibiotiques.

Cette stratégie porte trois objectifs principaux :
 prévenir les infections courantes, comme les bronchites, les gastro-entérites, grâce à des gestes du quotidien et à la vaccination ;
 réduire le risque d’infections associées aux soins, notamment les infections nosocomiales ;
 et préserver l’efficacité des antibiotiques, pour que nous puissions tous continuer à guérir des infections bactériennes qui peuvent tous nous toucher un jour, comme les infections urinaires.

Les actions concernant la santé animale sont intégrées dans le plan EcoAntibio2.

Les actions de recherche et d’innovation en matière de maîtrise de l’antibiorésistance sont présentées sur l’Interface nationale Antibiorésistance coordonnée par l’Inserm. Certains des projets financés dans le cadre du Programme Prioritaire de Recherche Antibiorésistance sont présentés sous forme de courtes vidéos.

Par ailleurs, la Stratégie Nationale de Santé 2018-2022 comprend un chapitre sur la préservation de l’efficacité des antibiotiques.

Quatre objectifs majeurs dans la lutte contre l’antibiorésistance

  • Sensibiliser la population aux risques de l’antibiorésistance
  • Améliorer l’usage des antibiotiques
  • Soutenir et approfondir la recherche en matière d’antibiorésistance
  • Renforcer la surveillance de l’engagement de la France dans la lutte internationale contre l’antibiorésistance

Avant cette feuille de route pour la maîtrise de l’antibiorésistance, trois plans se sont succédés depuis les années 2000 : deux plans nationaux pour préserver l’efficacité des antibiotiques entre 2001-2005 puis 2007-2010 puis le plan national 2011-2016 d’alerte sur les antibiotiques.

Les événements de sensibilisations sur l’antibiorésistance et le bon usage des antibiotiques

Les colloques interministériels :

Le ministère chargé de la Santé, le ministère chargé de la Transition Ecologique et le ministère chargé de l’Agriculture et de l’Alimentation organisent chaque année un colloque sur la lutte contre l’antibiorésistance dans les domaines humain, vétérinaire et environnemental.

Ce colloque se déroule lors de la semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques organisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de la journée européenne de sensibilisation au bon usage des antibiotiques, mise en place à l’initiative du centre européen de prévention et contrôle des maladies (ECDC) et soutenue par la Commission Européenne, fin novembre.

→ Consultez les programmes et les présentations :

 Colloque novembre 2019 : "Antibiorésistance - La surveillance : des données pour l’action"
 Colloque novembre 2018 : "Antibiorésistance : enjeux et besoins en recherche et innovation"
 Colloque novembre 2017 : "Quelle communication sur l’antibiorésistance"
 Colloque novembre 2016 : "Enjeux économiques de l’antibiorésistance et de sa maîtrise en médecine humaine, vétérinaire et dans l’environnement"
 Colloque novembre 2015 : "La démarche « une seule santé » appliquée à l’antibiorésistance : le temps des actions"
 Colloque novembre 2014 : "L’antibiorésistance chez l’homme et l’animal"

A l’occasion de ces journées, des outils pédagogiques sont proposés par les agences, les réseaux et autres acteurs de la lutte contre l’antibiorésistance.

→ Consultez le dossier de presse interministériel de novembre 2021 « ANTIBIORESISTANCE : De la recherche à l’action, tous mobilisés pour lutter contre l’antibiorésistance » coordonné par Santé publique France.

→ Consultez le dossier de presse interministériel de novembre 2019 « ANTIBIORESISTANCE : Tous les acteurs mobilisés » coordonné par Santé publique France »

→ Consultez le document de synthèse de l’évolution des consommations d’antibiotiques et des résistances produit par Santé publique France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et l’Assurance maladie : "Consommation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques en France : soyons concernés, soyons responsables"

→ Consultez les documents pédagogiques élaborés par le réseau national de prévention des infections associées aux soins (CPias)

Chaque année, à l’occasion de la journée européenne sur l’antibiorésistance, l’Anses consacre une journée à l’état des lieux et à la prospective sur la résistance aux antibiotiques et à ses implications en santé animale et dans l’environnement, et par extension en santé humaine.

→ Pour plus d’information, consultez les présentations faites lors de ces rencontres