Lutte et prévention en France

Le gouvernement a souhaité intensifier la politique de maîtrise de l’antibiorésistance menée depuis les années 2000 en lançant en novembre 2016 un programme interministériel de maîtrise de l’antibiorésistance. Ce programme est construit autour de 5 axes : mieux sensibiliser le public, mieux utiliser les antibiotiques, davantage soutenir la recherche et l’innovation et, enfin, renforcer la surveillance et l’engagement de la France dans la lutte internationale contre l’antibiorésistance.

La feuille de route interministérielle de maîtrise de l’antibiorésistance

La France a entrepris de maîtriser l’antibiorésistance à différents niveaux en lançant plusieurs plans ministériels en santé humaine, en santé animale et intersectoriels. Dans cette vision « Une Seule Santé » de la problématique, trois plans se sont succédés depuis les années 2000 : deux plans nationaux pour préserver l’efficacité des antibiotiques entre 2001-2005 puis 2007-2010 puis le plan national 2011-2016 d’alerte sur les antibiotiques.

En 2019, la consommation d’antibiotiques en santé humaine restait de 30% supérieure à celle de la moyenne de nos voisins. Cette surexposition aux antibiotiques accroit le risque de développement des résistances bactériennes.

Ainsi à la demande du Premier ministre, le premier Comité Interministériel pour la Santé (CIS) a été consacré en 2016 à la préparation et à l’adoption d’une feuille de route interministérielle visant à maîtriser l’antibiorésistance.
S’appuyant sur les recommandations du groupe de travail spécial coordonné par le Dr Carlet, celle-ci se compose de 40 actions réparties en 13 mesures phares :

Le 5 mai 2021, les sept Ministères impliqués ont saisi leurs corps d’inspection (CGAAER, CGEDD, IGAE, IGAS, IGESR et IGF) pour évaluer la feuille de route de 2016 en vue de préparer son actualisation. Le rapport, rendu public le 22 novembre 2022, en dresse un bilan honorable compte tenu du contexte de crise sanitaire dans lequel elle s’est déployée, mais souligne que beaucoup reste à faire, indiquant notamment que seule une mobilisation interministérielle forte peut garantir la synergie des leviers en santé humaine, animale et environnementale, indispensable à la réduction d’un risque majeur de santé publique, actuel et pour les générations futures. Les recommandations visent à donner un cap décennal, stratégique et ambitieux à la future Feuille de route à travers la montée en puissance des actions transversales communes pour une véritable déclinaison de l’approche « Une seule santé ».

La Stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance

En parallèle de la Feuille de route interministérielle et des plans intersectoriels qui lui ont précédé, plusieurs plans ministériels en santé humaine se sont succédés. En effet, malgré l’intersectorialité de la problématique, il est nécessaire que des actions plus spécifiques et opérationnelles soient portées en santé humaine, en santé animale et en santé des écosystèmes. Ces plans sectoriels sont les bras opérationnels de la Feuille de route interministérielle.

Ainsi, dans la continuité du programme national d’actions pour la prévention des infections associées aux soins (PROPIAS) de 2015, le ministère chargé de la Santé a présenté la Stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance : 42 actions afin de se donner les moyens de répondre aux enjeux prioritaires de santé publique en matière de prévention des infections et de l’antibiorésistance en santé humaine dans les 4 ans qui viennent.

La stratégie est coordonnée au niveau national par la Mission ministérielle de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance (MMPIA) rattachée à la Sous-direction politique des produits de santé, qualité des pratiques et des soins du Ministère chargé de la Santé qui assure son pilotage opérationnel en collaboration avec un comité national de pilotage Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance (COPIL PIA), organe de décision et de suivi de la mise en place et de l’évaluation des différentes mesures sur le volet santé humaine. Ce COPIL PIA réunit trois à quatre fois par an de nombreuses entités : la délégation aux affaires européennes et internationales pour les Ministères sociaux (DAEI), le Ministère chargé de la santé MSP et les Agences régionales de santé (ARS), le Ministère chargé de l’éducation nationale et de la jeunesse, le Ministère chargé de l’éduction supérieure et de la recherche, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), Santé publique France (SpF), l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), la Haute autorité de santé (HAS) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Une interaction avec le comité de suivi (Cosu), constitué des parties prenantes et des organisations expertes dans le champ de la stratégie (notamment représentants des usagers, des professionnels de santé des établissements de santé, du médico-social et de la ville) est également essentielle pour le suivi de la mise en œuvre de l’ensemble des actions du plan et de leur évaluation.

Les deux piliers de cette stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance en santé humaine sont, d’une part, les actions de prévention et contrôle des infections et, d’autre part, celles promouvant le bon usage des antibiotiques.

Cette stratégie porte trois objectifs principaux :

  • prévenir les infections courantes, comme les bronchites, les gastro-entérites, grâce à des gestes du quotidien et à la vaccination ;
  • réduire le risque d’infections associées aux soins, notamment les infections nosocomiales ;
  • et préserver l’efficacité des antibiotiques, pour que nous puissions tous continuer à guérir des infections bactériennes qui peuvent tous nous toucher un jour, comme les infections urinaires.

Les actions concernant la santé animale sont intégrées dans le plan EcoAntibio2.

Les actions de recherche et d’innovation en matière de maîtrise de l’antibiorésistance sont présentées sur l’Interface nationale Antibiorésistance coordonnée par l’Inserm. Certains des projets financés dans le cadre du Programme Prioritaire de Recherche Antibiorésistance sont présentés sous forme de courtes vidéos.

Documents de synthèse présentant les politiques publiques mises en place

Rapports annuels de la stratégie nationale de lutte contre l’antibiorésistance



Le rapport annuel présente les principales actions menées en santé humaine au cours de l’année, dans le cadre de la feuille de route interministérielle pour la maitrise de l’antibiorésistance. Il est actualisé chaque année.

Consultez :

le rapport 2022
le rapport 2021
le rapport 2020
le rapport 2019






Synthèses des mesures innovantes en « Une Seule Santé »

Ce document d’information publié en mars 2022 présente de manière succincte quelques mesures innovantes mises en place en France en santé humaine, animale et dans l’environnement pour maîtriser l’antibiorésistance, dans une approche « Une seule santé ». Pour consulter la version en anglais, cliquez ici.

→ Consultez les documents des années précédentes / Check out previous years’ documents :

2021 : Version française - English version
2020 : Version française - English version
2019 : Version française - English version





Autres documents

  • Le rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et le Groupement d’Intérêt Scientifique EPI-PHAR récemment publié porte sur la consommation des antibiotiques sur la période de 2000 à 2020, en ville et à l’hôpital. Il met en lumière plusieurs périodes de diminution, notamment entre 2001 et 2004, après la campagne de l’Assurance Maladie “les antibiotiques c’est pas automatique”, puis à partir de 2016 après plusieurs mesures interministérielles, ainsi que la baisse importante de la consommation en ville lors des premiers mois de la pandémie de Covid-19. Malgré les efforts constatés, la consommation des antibiotiques en France reste parmi les plus élevées en Europe.
  • La synthèse « Prévention de la résistance aux antibiotiques : une démarche « Une seule santé » » présente les principaux résultats de surveillance de la consommation d’antibiotiques et de la résistance des bactéries aux antibiotiques pour l’année 2021 en santé humaine, animale et dans l’environnement en priorisant des indicateurs communs, ainsi que des actions mises en œuvre pour la prévention, le contrôle des infections et le bon usage des antibiotiques. Il cible les professionnels de santé humaine, animale et de l’environnement et est accessible à des professionnels non spécialistes de l’antibiorésistance.

Les événements de sensibilisation sur l’antibiorésistance et le bon usage des antibiotiques

Le ministère chargé de la Santé, le ministère chargé de la Transition Ecologique et le ministère chargé de l’Agriculture et de l’Alimentation ont organisé un colloque annuel de 2014 à 2019 sur la lutte contre l’antibiorésistance dans les domaines humain, vétérinaire et environnemental.
Ce colloque se déroulait lors de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens organisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de la journée européenne de sensibilisation au bon usage des antibiotiques, mise en place à l’initiative du centre européen de prévention et contrôle des maladies (ECDC) et soutenue par la Commission Européenne, fin novembre.

A l’occasion de ces journées, des outils pédagogiques sont proposés par les agences, les réseaux et autres acteurs de la lutte contre l’antibiorésistance.

→ Consultez les programmes et les présentations :

→ Consultez le dossier de presse interministériel de novembre 2021 « ANTIBIORESISTANCE : De la recherche à l’action, tous mobilisés pour lutter contre l’antibiorésistance » coordonné par Santé publique France.

→ Consultez le document de synthèse de l’évolution des consommations d’antibiotiques et des résistances produit par Santé publique France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et l’Assurance maladie : "Consommation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques en France : soyons concernés, soyons responsables"

→ Consultez les documents pédagogiques élaborés par le réseau national de prévention des infections associées aux soins (CPias)

Chaque année, à l’occasion de la journée européenne sur l’antibiorésistance le 18 novembre, l’Anses consacre une journée à l’état des lieux et à la prospective sur la résistance aux antibiotiques et à ses implications en santé animale et dans l’environnement, et par extension en santé humaine.

→ Pour plus d’information, consultez les présentations faites lors de ces rencontres