La gestion sanitaire des vagues de chaleur

Le changement climatique engendre une élévation régulière des températures, ainsi qu’une augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la durée des vagues de chaleur. Dans ses scénarii les plus pessimistes, Météo France prévoit que des canicules plus intenses et d’une durée cinq fois plus longue que celle de 2003, qui a fait 15 000 morts, pourraient survenir en France.
A ce titre, les vagues de chaleur survenues en 2019 et 2020 ont été exceptionnelles par leur durée, leur fréquence, leur extension géographique et leur intensité : la survenue de canicules extrêmes a ainsi nécessité l’activation du niveau rouge de la vigilance météorologique canicule pour la première fois en 2019, puis à nouveau en 2020.

La consolidation des outils de préparation et de réponse sanitaire

L’enjeu est aujourd’hui de consolider les outils de préparation et de réponse et de faire évoluer le Plan national Canicule élaboré en 2004 sur la base des enseignements tirés des années précédentes et des expériences acquises.

C’est la raison pour laquelle de nouvelles orientations en matière de préparation et de gestion sanitaire des vagues de chaleur se substituent dès la saison estivale 2021 au plan national canicule. Ces orientations sont données par l’instruction interministérielle N° DGS/VSS2/DGOS/DGCS/DGT/DGSCGC/DGEC/DJEPVA/DS/DGESCO/DIHAL/2021/99 du 7 mai 2021 relative à la gestion sanitaire des vagues de chaleur en France métropolitaine.

Ainsi, la préparation et la gestion sanitaire des vagues de chaleur s’appuient dorénavant sur :
 Un dispositif national de vigilance météorologique, permettant l’avertissement des pouvoirs publics et des populations ;
 Une disposition spécifique ORSEC gestion sanitaire des vagues de chaleur, permettant la mise en œuvre des mesures de gestion appropriées à l’épisode et aux populations concernées. Un guide d’aide à l’élaboration est fourni ;
 Une surveillance sanitaire, nationale et territoriale, permettant de mesurer l’impact de l’épisode et d’adapter le cas échéant les mesures mises en œuvre ;
 Un dispositif national d’appui et de conduite de crise sanitaire, y compris en matière de communication, notamment pour les canicules extrêmes.

Le dispositif de vigilance météorologique

Le dispositif de vigilance météorologique permet d’identifier la survenue d’une vague de chaleur susceptible d’avoir un impact sanitaire et d’alerter les autorités et la population. Il concerne actuellement la France métropolitaine.
Il repose sur la mesure et la prévision des températures minimales et maximales sur 3 jours consécutifs, qui sont comparées à des seuils départementaux prédéfinis pour chaque département, et réévalués en tant que de besoin.

Les vagues de chaleur sont prises en compte par le dispositif de vigilance météorologique pendant la période qui s’étend du 1er juin au 15 septembre de chaque année. Cette période peut être avancée ou prolongée de quelques jours si les conditions météorologiques l’exigent.

La vigilance météorologique se matérialise sous la forme d’une carte nationale de vigilance et d’un bulletin de suivi, qui sont réactualisés 2 fois par jour (6 et 16 heures), et sont accessibles sur le site de Météo-France https://vigilance.meteofrance.fr.

La carte nationale de vigilance comporte :

 Une carte de synthèse par département, qui représente le niveau de danger maximum tous phénomènes confondus ;

 Une carte dédiée au phénomène canicule avec un thermomètre positionné en titre qui indique pour chaque département le niveau de danger pour le phénomène canicule. La mention « hors période canicule » apparait dans la vignette en dehors de la période de production ;

 Quatre couleurs (vert, jaune, orange, rouge) qui indiquent le niveau de vigilance correspondant à la gravité de l’évènement et à une situation donnée :

    • Le niveau de vigilance météorologique jaune correspond à un pic de chaleur : exposition de courte durée (1 ou 2 jours) à une chaleur intense présentant un risque pour la santé humaine, pour les populations fragiles ou surexposées notamment du fait de leurs conditions de travail ou de leur activité physique.
      Il peut aussi correspondre à un épisode persistant de chaleur : températures élevées (IBM [1] proches ou en dessous des seuils départementaux) qui perdurent dans le temps (supérieur à 3 jours) ;
    • Le niveau de vigilance météorologique orange correspond à une canicule : période de chaleur intense pour laquelle les IBM atteignent ou dépassent les seuils départementaux pendant 3 jours et 3 nuits consécutifs, et qui est susceptible de constituer un risque sanitaire pour l’ensemble de la population exposée ;
    • Le niveau de vigilance météorologique rouge correspond à une canicule extrême : canicule exceptionnelle par sa durée, son intensité, son extension géographique, à fort impact sanitaire pour tout type de population, et qui entraîne l’apparition d’effets collatéraux notamment en termes de continuité d’activité.

L’ensemble de ces situations est regroupé sous le terme générique de « vagues de chaleur », qui désigne donc une période au cours de laquelle les températures peuvent entraîner un risque sanitaire pour la population.

A l’exception du niveau de vigilance météorologique rouge, le passage d’un niveau de vigilance à un autre pour un ou des départements est déterminé par Météo-France sur la base directe des référentiels établis :

 Concernant l’alerte jaune : notamment lorsque les températures attendues sont proches des seuils d’alerte départementaux ou qu’une période de forte température sur une très courte durée (1 à 2 jours) est prévue ;

 Concernant l’alerte orange : en cas de franchissement simultané des seuils départementaux relatifs aux températures maximales et minimales pour des périodes d’au moins 3 jours consécutifs.

 En revanche, le classement en vigilance météorologique rouge ne dépend pas uniquement, comme pour le niveau orange, du franchissement prévu des seuils départementaux, mais relève d’une décision prise par Météo-France en accord avec le ministère chargé de la santé, et, le cas échéant, avec les autres ministères concernés, et notamment le ministère de l’intérieur, eu égard à la diversité des impacts attendus autres que sanitaires (sociétaux, économiques, environnementaux), permettant de moduler l’appréciation de la situation en intégrant d’éventuels facteurs aggravants. Cette décision reste fondée sur une expertise préalable menée par Météo France avec le concours de Santé Publique France. »

Les principaux organismes impliqués dans la préparation et la gestion sanitaire des vagues de chaleur

Au niveau national

 Des directions et délégations représentantes des différents ministères chargés notamment : de la santé, des affaires sociales, de l’intérieur, du travail, de l’enseignement scolaire, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative, de l’hébergement et de l’accès au logement, des sports ;
 des agences de sécurité sanitaire : Santé Publique France (SpF), Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) ;
 des organismes nationaux : Météo-France, Haut Conseil de Santé Publique (HCSP).

Au niveau local

 Préfets
 Agences Régionales de Santé (ARS) et Cellules régionales de l’Agence Santé publique France (CIRE)
 Mairies – Centre communal d’action sociale
 Établissements de santé
 Hôpitaux d’Instructions des Armées
 Établissements pour personnes âgées/handicapées
 Médecins/Conseil départemental de l’Ordre des médecins/Union régionale des médecins libéraux
 Établissements sociaux (Centres d’hébergement et de réinsertion sociale, Centres d’accueil pour les demandeurs d’asile), Centres d’hébergement d’urgence et accueils de jours
 Équipes mobiles de type « Samu social »
 Protection sociale (Assurance maladie : Union régionale des caisses d’assurance maladie et son réseau, mutuelles, Caisse régionale d’assurance maladie, Caisse d’allocations familiales, Caisses complémentaires de retraite)
 Rectorats
 Services départementaux d’incendie et de secours
 Services de soins infirmiers à domicile – Associations d’aide à domicile
 Conseils généraux
 Conseils régionaux

Gestion sanitaire des vagues de chaleur en période d’épidémie de Covid

Pour en savoir plus sur la gestion sanitaire des vagues de chaleur dans un contexte de pandémie de Covid-19, consultez l’instruction interministérielle n° DGS/DGOS/DGCS/DGSCGC/DGEC/2020/82 du 29 mai 2020

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[1IBM : indice biométéorologique. il s’agit de la combinaison des températures minimales et maximales moyennées sur trois jours