Infections Nosocomiales : recommandations destinées aux établissements de soins

L’élaboration et la diffusion de recommandations destinées aux professionnels de santé constitue un aspect important du plan de lutte contre les infections nosocomiales. La prévention des infections hospitalières nécessite le partage de connaissances portant sur des aspects divers de la vie hospitalière. Compte tenu du caractère très concret de ces connaissances, elles ne sont pas toujours accessibles dans la littérature scientifique ou dans les enseignements théoriques dispensés aux étudiants.

Trois ans après l’annonce du plan de lutte 1995-2000, trois guides et une circulaire portant sur des aspects essentiels de l’hygiène et de l’organisation de la prévention vont être diffusés aux structures de soins. Ces guides ont l’ambition de faire partager des références communes aux différents professionnels hospitaliers, qu’ils soient enseignants, cliniciens ou directeurs d’établissement.

La formation en hygiène constitue un autre axe important de la prévention des infections. Si cette amélioration de la formation ne produira ses effets que dans quelques années, c’est un élément essentiel pour l’intégration de bonnes pratiques d’hygiène dans le quotidien des pratiques professionnelles.

Ces recommandations ont été élaborées grâce à la mobilisation du Comité technique national des infections nosocomiales et de nombreux personnels hospitaliers qui ont réuni leurs expériences et leurs connaissances en matière de prévention du risque infectieux.

Guide de bonnes pratique de désinfections des dispositifs médicaux

Les progrès des techniques médicales imposent le recours à des instruments et appareils médicaux (aussi appelés dispositifs médicaux) de plus en plus nombreux et sophistiqués. En fonction du risque infectieux lié à l’acte pratiqué, le dispositif médical utilisé, s’il n’est pas à usage unique, doit subir un entretien approprié comportant :

  • soit une stérilisation (instruments chirurgicaux par exemple),
  • soit une désinfection (endoscopes digestifs par exemple).

Si les principes et méthodes de stérilisation sont connus depuis longtemps et font l’objet de nombreuses normes et recommandations (rappelées dans une circulaire en octobre 1997), les techniques de désinfection ne sont pas normalisées. Il était donc nécessaire d’élaborer des recommandations nationales synthétisant l’ensemble des connaissances dans ce domaine.

Objectifs du guide
Le guide de bonnes pratiques de désinfection expose la démarche à suivre pour déterminer la technique d’entretien appropriée et d’indiquer les moyens de la mettre en oeuvre. Dans un souci pédagogique, ce guide propose une classification des dispositifs médicaux en fonction du risque infectieux et présente la méthode d’entretien à appliquer pour chaque catégorie de dispositif médical. La diffusion de ce document doit favoriser la mise en place, dans chaque établissement de santé, de procédures et protocoles adaptés.

Contenu du guide
Ce guide comporte trois parties :

  • une première partie générale fait le point sur la réglementation et la normalisation applicables à la désinfection, expose les principes généraux de la désinfection en matière de niveaux de risque, d’exigence d’activité, en indique les méthodes et l’organisation à mettre en place et introduit quelques notions d’assurance qualité ;
  • une seconde partie a pour objet de synthétiser les connaissances en matière d’activité des désinfectants sur les germes ;
  • la troisième partie donne des indications plus précises sur certaines spécialités médicales qui nécessitent l’utilisation de dispositifs médicaux spécifiques et complexes : endoscopie, coeliochirurgie, hémodialyse, ophtalmologie.

Ce guide a été élaboré par un groupe de travail du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) et du Comité technique national des infections nosocomiales, dirigé par le Pr M. Micoud, président de la section "prophylaxie des maladies transmissibles" du CSHPF.
RECOMMANDATIONS D’ISOLEMENT SEPTIQUE

L’isolement des malades atteints de maladies contagieuses est un moyen, connu depuis l’antiquité, destiné à prévenir leur diffusion. Les mesures d’isolement utilisées alors consistaient essentiellement à isoler physiquement les patients (quarantaine). Depuis, les connaissances sur les modes de transmission des maladies infectieuses se sont considérablement améliorées, ce qui permet d’adapter avec beaucoup plus de précision les mesures d’isolement. L’isolement septique consiste à utiliser des "mesures barrières" entre l’individu porteur de germes et son environnement matériel, ou humain, afin d’éviter la transmission des agents infectieux au personnel ou aux autres patients. _ Il peut s’agir :

  • de mesures d’isolement géographique (chambre individuelle)
  • de mesures d’isolement technique adaptées en fonction des modes de transmission de la maladie (par les liquides biologiques, par contact…).

Ces mesures doivent être respectées par toutes les personnes qui entrent dans la chambre du malade concerné y compris les visiteurs.

Objectifs des recommandations d’isolement
L’isolement est particulièrement adapté à la prévention de la transmission inter-humaine d’agents infectieux à l’hôpital ou en clinique. Ces recommandations sont destinées à aider les établissements à établir ou actualiser des protocoles d’isolement qui tiennent compte des connaissances actuelles sur les différentes pathologies.

Contenu des recommandations
Ce guide s’appuie sur les recommandations d’isolement élaborées en 1995 par les Center for Diseases Control d’Atlanta, en les adaptant aux spécificités françaises. Il comporte deux parties :

  • une partie générale qui présente les différentes mesures d’isolement, leurs indications et les précautions "standard" à appliquer pour tout patient, lors de tout soin pouvant entraîner un contact avec les liquides ou produits corporels du patient.
  • des tableaux détaillant les mesures complémentaires spécifiques à certaines maladies ou agents infectieux.

Ce guide a été élaboré par un groupe d’experts du Comité technique national des infections nosocomiales (CTIN) et de la Société française d’hygiène hospitalière sous la responsabilité du Pr M. Bientz, chef de l’Institut d’hygiène de Strasbourg.

Retrouvez le guide des bonnes pratiques de désinfection des dispositif médicaux