Le porteur du projet
Coordonnées de la structure :
Hôpital Local Départemental du Var
7 Rue Jean Jaurès
BP 87
Le Luc-en-Provence 83340
Type de la structure :
établissements de santé
Coordonnées du contact
PELLEGRINO Nicole
Qualité : Directrice Adjointe Référente du Pôle médico-social
Téléphone professionnel : 04 94 50 04 00
Courriel : npellegrino@hv-leluc.com
Fax : 04 94 50 04 01
Le contexte
L’origine
Cette réflexion s’est engagée à la suite d’une rencontre, en mai 2013, entre les résidents du Foyer de l’Hôpital du Luc et les élèves du Collège du Luc. _ Cette rencontre, organisée dans le cadre de la journée sans tabac, avait initialement pour but de sensibiliser les résidents, les professionnels et les élèves du Collège sur le tabac et ses méfaits. _ Lors de cette journée, les élèves ont questionné les personnes accueillies dans l’établisement sur leurs handicaps. Ces dernières souffrant souvent de handicaps mentaux et non physiques, les collégiens ne comprenaient pas leur présence en institution. Les résidents eux-mêmes ont pu expliquer les pathologies dont ils souffraient et de ce fait s’exprimer sur leurs différences. Les résidents sont restés marqués par cette rencontre dans le sens où cela leur a montré que les autres pouvaient les voir comme différents. Certains ont pu en exprimer une souffrance, d’autres un questionnement. C’est donc tout naturellement que la question a été à nouveau abordée par les résidents en atelier et qu’ils ont demandé à travailler ce sujet au sein des ateliers théâtre et mémoire. De ces séances sont nés un slam (déclamation de texte poétique) et un film.²
La finalité
Les résidents du Foyer souhaitent véhiculer une image positive de leur différence. Faire comprendre et faire accepter cette différence par les personnes extérieures à l’établissement. Aller contre les "a priori". _ Ce projet vise le respect des droits des personnes handicapées en sensibilisant les plus jeunes (collégiens) à l’acceptation de la différence mais aussi au respect des droits de chacun. _ Le titre choisi par les résidents eux-mêmes évoque bien cette double finalité "différents" certainement, mais pas "indifférents" aux droits._ Une prise de conscience des personnes extérieures à l’établissement, des professionnels qui les prennent en charge mais aussi des résidents. Faire comprendre que les personnes handicapées disposent de droits identiques à ceux des autres personnes. _ Résidents, professionnels, grand public.
La description du dispositif
Dans le cadre de l’atelier mémoire, les résidents ont composé un slam qui a été déclamé devant les collégiens du Luc en mai 2014. _ Ce slam est le fruit d’un long travail mené par les résidents accompagnés par les monitrices éducatrices. Avant d’en arriver à la rédaction du texte, le sujet de la différence a donné lieu à de nombreux échanges entre les résidents et le personnel. _ L’idée de réaliser un film qui permettrait aux résidents de se présenter aux personnes extérieures à l’établissement s’est développée en parallèle de l’élaboration du slam. Ce film poursuit les mêmes objectifs : permettre aux résidents de s’exprimer, de faire entendre ce qu’ils ont à dire sur eux-mêmes et sur la façon dont on les perçoit. Ils ont travaillé en atelier sur la manière d’écrire un scénario, de construire la mise en scène et de tenir une caméra. Certains résidents ont déjà eu une expérience de tournage grâce à la collaboration avec une chaîne locale.
Les acteurs
Les personnes à l’initiative du projet sont les résidents eux-mêmes accompagnés par les moniteurs éducateurs. _ Six personnes ont participé au projet dans le cadre du groupe mémoire pour la création du slam et une vingtaine de personnes pour la réalisation du film. _ La Direction, informée de ce projet, y a apporté tout son soutien. _ Les élèves et les professionnels ont été les spectateurs privilégiés de la déclamation du slam.
Les axes prioritaires :
faire converger les droits des usagers des structures de soins, sociales et médico-sociales, notamment au travers de la participation des représentants des usagers et des usagers (CRUQPC, CVS) et de la mise en place de dispositifs expérimentaux adaptés aux parcours (organisation territoriale pour l’exercice des droits, impliquant les établissements, les conseils généraux, les ordres et organisations professionnels, les agences régionales de santé,… )
La réalisation
La mise en oeuvre
Au début du projet, certains résidents n’étaient pas favorables pour traiter de ce sujet. Ils ne souhaitaient pas que l’on parle de "différence" car, pour eux, être différent signifiait ne pas avoir de droits. _ Grâce aux échanges qui ont eu lieu au sein des ateliers, une distinction a pu être établie entre "différence" et "inégalité". La différence ne signifie pas l’absence de driots. Certains d’entre eux ont même pu commencer à entendre que la différence est en fait une richesse. _ La motivation des personnes impliquées dans le projet, le soutien de la direction, les partenariats extérieurs avec le collège du Luc depuis plusieurs années maintenant et avec une chaîne de télévision locale. _ Les usagers sont les porteurs de ce projet. Ils travaillent dans le cadre de différents ateliers (mémoire, théâtre, informatique).
Le calendrier
Projet initié en :
2013
Projet mis en œuvre en :
2014
Comment et combien ?
La création du slam n’a nécessité aucun moyen supplémentaire et s’est déroulée dans le cadre des activités organisées par les professionnels de l’établissement. _ La réalisation du film en cours nécessite l’achat d’une caméra vidéo et de ses accessoires. Cela a été rendu possible grâce au prix remporté l’année dernière par l’établisement dans le cadre du label droit des usagers.
La communication
La déclamation du slam a eu lieu lors de la journée sans tabac 2014 organisée au sein de l’établissement à laquelle ont participé les élèves du Collège du Luc comme l’année précédente. _ Il a également été présenté lors d’une réunion du conseil de la vie sociale. _ Il fera l’objet d’une publication dans le journal interne de l’établissement._ Le film sera diffusé sur une chaine locale.
Et après
Les résultats
La thématique du respect de la différence et des droits reconnus aux personnes accueillies en institution est vaste et sera déclinée dans le cadre d’ateliers de parole qui viseront à commenter les articles du règlement intérieur, du livret d’accueil, du contrat de séjour et de la charte des droits et libertés de la personne accueillie. _ Les présentations de ce projet lors de réunions institutionnelles permettent de sensibiliser non seulement les professionnels à tous les niveaux de la hiérarchie y compris les personnels de direction mais aussi les représentants des usagers. _ Ce projet, porté par les résidents et les équipes et dans lequel la direction est partie prenante, est un projet institutionnel qui sort du cadre de l’établissement pour toucher un public plus vaste. Il doit permettre de faire entendre la voix des résidents au-dela des murs de l’institution. Il s’agit d’une confrontation entre le regard extérieur et la parole des personnes handicapées.
Évaluation et suivi
L’évaluation s’effectue dans le cadre du bilan des activités proposées aux résidents.
Quelques conseils et témoignages
Un tel projet doit nécessairement s’appuyer sur les résidents eux-mêmes, ils en sont les principaux acteurs. Il doit également être porté et soutenu par la Direction de l’établissement.Le personnel de terrain doit guider les résidents dans la conduite de leur projet. _ A l’Hôpital du Luc, ce projet s’est traduit par la création d’un slam et le tournage d’un film qui va avoir lieu prochainement, mais il peut également donner lieu à d’autres types de manifestations artistitiques comme une exposition de peintures sur le thème de la différence et du respect des droits des personnes handicapées.