Une journée du Centre national de référence (CNR) des virus de la rougeole, de la rubéole et des oreillons (ROR) placée sous le signe des échanges internationaux

Experts français et internationaux avaient rendez-vous au ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités à l’occasion de la journée CNR ROR du 21 mars 2024. La thématique : un réseau de laboratoires pour le diagnostic de la rougeole en France (réseau RENASUR : REseau National pour la SUrveillance de la Rougeole) rappelle que la mobilisation collective est l’une des clés pour lutter contre cette maladie infectieuse en France et dans le monde.

Les Centres nationaux de référence (CNR) pour la lutte contre les maladies transmissibles sont des laboratoires implantés au sein d’établissements publics ou privés de santé, d’enseignement ou de recherche.

Ils sont nommés pour 5 ans par le ministre chargé de la Santé sur proposition de Santé publique France, après appel à candidatures et évaluation de ces dernières par un comité d’experts.

Leurs missions regroupent :

  • Expertise et conseil scientifique ;
  • Contribution à la surveillance épidémiologique et à l’alerte sanitaire.

Dynamisme du réseau

Introduite par Grégory Emery, directeur général de la santé (DGS), cette journée, placée sous le dynamisme du réseau, était l’occasion d’échanges autour de travaux scientifiques français, et internationaux. Etaient présents à cette à jours les experts Bureau régional pour l’Europe de l’OMS.

La lutte contre la rougeole est un enjeu majeur de santé publique. Son élimination, objectif majeur pour la France rappelé par le DGS, nécessite la mobilisation de l’ensemble des acteurs et repose sur un triple pilier :

  • La Déclaration obligatoire et son réseau multi-partenarial ;
  • Une réponse adaptée des autorités sanitaires en cas de détection d’un cas ou d’un cas groupé ;
  • Et le contrôle de tout risque de résurgence de la maladie et de transmission de la maladie aux populations à risque de forme grave.

Un triple défi à relever pour 2024

Dans un contexte de flux de voyageurs et de marchandises toujours plus important, les risques de flambées épidémiques de rougeole deviennent plus fréquents et complexes à gérer a rappelé Grégory Emery.
Après une quasi-absence du virus dans les années de post-pandémie Covid, une recrudescence des cas (principalement importés) est observée, liée à la diminution internationale et européenne des couvertures vaccinales rougeole-oreillon-rubéole (ROR). Cette reprise incite à poursuivre la mobilisation, renforcer les capacités de surveillance, la stratégie des chaînes d’endiguement et le déploiement de réponses adaptées.

Le risque sera d’autant plus important avec l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques organisés à Paris cet été.

L’année 2024 sera aussi celle de la mise à jour de la Feuille de route nationale pour l’élimination de la rougeole et de la rubéole. Elle s’appuiera sur un double pilier :

  • La mise en œuvre d’actions de vaccination rapide en situation de cas groupés.
  • Le renforcement des actions de rattrapage vaccinal des personnes en situation précaire.

La meilleure arme reste la vaccination de routine. L’objectif de 95 % de nourrissons vaccinés avec deux doses n’est pas encore atteint, a conclu le DGS, qui rappelle que l’obtention d’une couverture vaccinale élevée et le comblement des déficits immunitaires doivent rester la priorité.