Discours d’Agnès Buzyn, Inauguration du Centre Hospitalier de Carcassonne - Vendredi 15 juin 2018

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Maire, cher Gérard Larrat,

Madame la Sénatrice, chère Gisèle Jourda,

Mesdames les Députées, chère Danièle Hérin, chère Mireille Robert,

Monsieur le Député, cher Alain Perea,

Monsieur le Directeur du Centre Hospitalier de Carcassonne, cher Alain Guinamant,

Madame la Présidente de CME, chère Docteure Sonia Lazarovici,

Madame la Conseillère régionale, chère Hélène Giral,

Mesdames, messieurs les professionnels de santé, j’ai envie de dire « chers collègues »,

Mesdames, Messieurs,

J’ai eu la chance, il y a longtemps, de visiter les remparts de la cité, restaurés par Viollet-le-Duc, à qui Carcassonne a consacré une rue.

J’aime beaucoup cet architecte pour son audace, sa capacité :

  à poser les bases de l’architecture moderne,
  à innover en matière de construction,

  à garder l’esprit d’un bâtiment,

  à le transfigurer sous des atours contemporains.

En adaptant vos organisations médicales et soignantes à l’évolution des activités des spécialités, en gardant toujours en tête le service rendu, le bénéfice attendu pour les patients, vous avez introduit cet esprit dans votre établissement.

1. Ces évolutions, qu’incarne ce nouvel hôpital, ont des traductions très concrètes.

1.1. Vous avez su rendre de façon architecturale l’organisation fluide, la cohérence des parcours, et l’efficacité de la prise en charge des patients, telles qu’elles étaient prévues par votre projet médical.

Votre bâtiment :

  privilégie le confort et la qualité de prise en charge des patients, avec une grande majorité de chambres simples sur les 466 lits,

  tout comme il privilégie vos conditions de travail des personnels,

Des plateaux techniques complets et des plateaux d’équipements médicotechniques modernes sont installés,

  avec 2 scanners, 2 IRM, 4 salles de radiologie interventionnelle, 2 gamma caméras, ou encore 2 accélérateurs de particules.

Je sais que l’admiration que j’ai pour votre travail est parfaitement objective, puisque l’équipe qui a assuré la conception-réalisation de votre hôpital a reçu le Grand Prix National de l’Ingénierie, félicitations !
1.2. Mais s’il fallait retenir trois lignes de force de cette inauguration, je penserais…

…tout d’abord, dans le domaine chirurgical, au développement de l’ambulatoire.

Ensuite, ce qui concerne la médecine, vous favorisez de plus en plus l’hospitalisation de jour, en l’élargissant à toutes les spécialités médicales.

L’hôpital, et vous serez d’accord avec moi, a pour vocation de devenir un lieu de passage spécialisé, intégré dans un parcours de soins.

Le séjour à l’hôpital ne saurait, aux yeux de nos patients, se substituer à leurs demeures, à leurs foyers.

1.3. Je sais bien que ces changements profonds vous ont beaucoup mobilisé :

  et vous êtes parvenus à trouver un point d’équilibre entre la nécessaire réorganisation, la qualité de prise en charge des patients et vos conditions de travail,

  grâce à la contribution de chacune et de chacun d’entre vous à l’élaboration de ce projet, et à sa mise en œuvre.

Grâce à votre travail collaboratif, grâce à votre intelligence collective, la réorganisation du centre hospitalier…

  est à la fois plus pertinente et mieux adaptée à vos vies, à la mienne, au cours des 20 années que j’ai passées à l’hôpital : la réalité de terrain.

Surtout, ce nouvel établissement donne toute sa force à votre art, à notre art de soigner, l’un des plus nobles, mais aussi l’un des plus exigeants

– exigence de qualité, ô combien compréhensible de la part des patients ; exigence budgétaire, aussi.
2. Si je suis heureuse d’inaugurer votre centre, c’est aussi parce que, en un sens, il doit être le prolongement de la politique de santé et pour les solidarités que je mène.

Vous le savez, je veux une politique ambitieuse pour les Français avec :

  la stratégie nationale de santé,

  l’adoption du plan d’égal accès aux soins,

  l’élaboration du plan priorité prévention,

  et, actuellement, à la demande du Premier ministre dans son discours du 13 février à Eaubonne,

o s’achèvent les dernières auditions de la stratégie de transformation du système de santé.

Sans préjuger de leur contenu, ces propositions devront servir :

  un système de santé réellement égalitaire, dans lequel chacun a les mêmes chances ;

  un système toujours plus innovant ;

  un système qui reconnaît à sa juste valeur l’engagement des talents dont il regorge ;

  un système de santé qui donne plus de liberté d’action, qui facilite - l’organisation des acteurs ;

  un système de santé plus proche des citoyens et ancré dans les territoires ;

  un système qui fait passer la qualité, la pertinence et la sécurité des soins avant toute considération,
  un système qui reste profondément fidèle aux valeurs qui nous animent tous : la solidarité, l’égalité et l’universalité.

Bref, un système qui vous ressemble, et qui, je crois, nous rassemble.

J’ai à cœur, dans mes fonctions de ministre, d’associer tous les professionnels, de vous associer, pour améliorer ce qui constitue notre bien commun, notre chose publique : notre hôpital.

Cet engagement est pour moi essentiel, et je le renouvelle aujourd’hui devant vous.

3. Je profite aussi de cette inauguration pour parler du GHT de l’Ouest Audois, créé il y a 2 ans, et qui s’est très vite imposé comme un échelon capital de votre dispositif sanitaire.

Les GHT, vous le savez, doivent lutter contre les inégalités sociales et territoriales.

Ils contribuent à l’un des domaines d’action de ma stratégie de santé : offrir à chaque Français une santé de qualité, quelle que soit sa condition, quel que soit son territoire.

Avec les hôpitaux de Castelnaudary et Limoux-Quillan, vous avez su écrire ensemble un projet médical et soignant partagé, pour un bassin de vie de 200 000 habitants, bravo !

La cohésion des équipes médico-soignantes et des équipes de direction des établissements du GHT est une réalité et se voit.

4. Bien sûr, l’actualité est parfois violente.

Malgré la joie qui nous réunit aujourd’hui, nous ne pouvons pas oublier les attaques terroristes de Carcassonne et de Trèbes, perpétrées le 23 mars dernier, et qui ont fait 5 morts.

De ces évènements dramatiques, les Carcassonnais, comme les Français dans leur ensemble, ont pu tirer une certitude, toujours renouvelée :

  celle de pouvoir compter, en toutes circonstances, sur l’excellence de notre système de santé, sur l’excellence de notre médecine d’urgence, sur votre excellence.
Nous avons la chance de pouvoir compter sur vous : d’avoir un système en alerte, des professionnels mobilisés, et une organisation à toute épreuve.

Je tiens ici à rendre hommage à votre implication, totale, constante : vous êtes un bel exemple de service rendu à la Nation.

Mesdames, Messieurs,

Bâtir, c’est aussi habiter un lieu de vie, c’est aussi penser un lieu de vie. Vivre à l’hôpital, c’est aussi faire vivre des initiatives qui rendent l’espace médical plus joyeux, qui font entrer la vie dans tout ce qu’elle a de plus gai :

  je pense par exemple aux réalisations de l’art en blanc, comme les livres nomades, le piano dans le hall ou encore le concert de Noël.

  Je pense aussi à vos initiatives en lien avec le développement durable, qui nous rappellent que l’hôpital est aussi, plus que jamais, un lieu de vie.

N’oubliez jamais :

  que vous représentez l’avenir de notre système de santé, que vous incarnez les valeurs du soin, et que, sondage après sondage, vous figurez parmi les professions préférées des Français.

En effet, vous êtes le premier relais de notre système de soins : vous êtes ces hommes et ces femmes à qui, tout un chacun, peut confier ses peurs les plus enfouies.

Savoir écouter, comprendre, échanger, avoir de l’empathie pour l’autre, prendre soin du patient, chaque jour, dans sa vie quotidienne, est une ressource essentielle pour notre pays.
Encore une fois, je suis :

  fière d’être ici parmi vous, pour cette inauguration tant attendue ;

  fière de vous rendre hommage, aux élus, à la communauté professionnelle,

  et à l’alliance du directeur du centre hospitalier et de la présidente de la commission médicale d’établissement, laquelle dans votre établissement est une réalité tous les jours.

Je vous remercie.