La vaccination des femmes enceintes, allaitantes ou en projet de grossesse

Il est recommandé aux femmes enceintes d’être vaccinées contre le Covid-19. En effet, dans son avis du 17 novembre 2021, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français recommande la vaccination de toutes les femmes enceintes, quel que soit le stade de la grossesse.
Une femme peut se faire vacciner et recevoir ses rappels de vaccin dès le premier trimestre de grossesse.

La grossesse est-elle considérée comme une contre-indication à la vaccination ?

La grossesse ne constitue pas une contre-indication à la vaccination. La vaccination contre le Covid-19 ne comporte pas de risque particulier pour les femmes enceintes. L’ARNm ne circule pas dans le sang maternel et le placenta, il n’est pas intégré dans le noyau des cellules.

Alors que plusieurs centaines de milliers de femmes enceintes ont, à ce jour, été vaccinées avec un vaccin à ARNm, peu d’effets indésirables ont été recensés ; les femmes enceintes vaccinées au premier trimestre ne sont pas plus à risques de fausses couches.

Pour aller plus loin, consultez notre flyer d’information à destination des femmes enceintes "Covid-19 et grossesse : pourquoi est-il important de se faire vacciner quand on est enceinte ?"

Et découvrez ci-dessous les réponses du Pr Alain Fischer à vos questions sur la vaccination et la grossesse.

Pourquoi est-il important de se faire vacciner lorsque l’on est enceinte ?

De manière générale, les femmes enceintes sont plus à risque de développer des formes graves de Covid-19 que les femmes du même âge qui ne sont pas enceintes. Cette plus forte vulnérabilité accroît les risques de complications de la grossesse, la survenue d’accouchement prématuré et de complications pour le fœtus et le nouveau-né chez les femmes enceintes infectées au Covid-19. Une femme enceinte non vaccinée s’expose à des risques majeurs pour sa santé et celle de son enfant.

Selon une étude écossaise parue en 2022 dans Nature Medicine, les femmes enceintes non-vaccinées et leurs nouveau-nés sont particulièrement exposés aux risques de formes graves en cas d’infection au Covid-19. À titre d’exemple, l’étude en question indique que 98% des admissions en soins critiques et des cas d’enfants mort-nés ont eu lieu chez des femmes enceintes non-vaccinées.

Quelques chiffres supplémentaires permettent de démontrer la nécessité de vacciner les femmes enceintes :

  • Une femme enceinte infectée au Covid-19 a 22 fois plus de risques d’accoucher prématurément.
  • Une femme enceinte infectée a un risque multiplié par 18 d’admission en soins intensifs par rapport à une femme enceinte non-infectée.
  • Une femme enceinte infectée a un risque multiplié par 2,8 de perte fœtale par rapport à une femme enceinte non-infectée.
  • Les nouveau-nés de femmes infectées au Covid19 ont un risque multiplié par 5 d’admission en soins intensifs, en comparaison aux nouveau-nés de femmes non-infectées.
  • Les césariennes sont réalisées plus fréquemment chez les femmes ayant un Covid-19 symptomatique (46,7%) et asymptomatique (45,5%) que chez celles qui n’avaient pas contracté l’infection (30,9%).
  • 12,9% des femmes enceintes positives au Covid-19 ont développé au moins une complication post-partum contre seulement 4,5% pour les femmes enceintes non infectées.

Les femmes enceintes qui se font vacciner transmettent des anticorps au fœtus et protègent ainsi le nouveau-né contre le virus. La vaccination des femmes enceintes est recommandée dès le 1er trimestre de grossesse.

Comment expliquer les troubles menstruels ?

En novembre 2021, une étude a été mise en place par l’ANSM pour mettre en place une surveillance des troubles menstruels déclarés après la vaccination par vaccin à ARNm.

Au 28 avril 2022, les centres régionaux de pharmaco-vigilance (CRPV) ont analysé 9 381 déclarations de troubles du cycle rapportées avec le vaccin Comirnaty, et 1 557 avec le vaccin Spikevax. La majorité de ces déclarations ont été réalisées par les patientes directement. À cette date, 58 millions de personnes, tous sexes confondus, avaient été vaccinées avec le vaccin Comirnaty et 12 millions de personnes avec le vaccin Spikevax. Les effets se manifestent principalement de deux manières : par des saignements anormaux (les métrorragies, ménorragies) et par des retards de règles et aménorrhées. Ces effets sont survenus aussi bien après la première injection, qu’après la deuxième injection.

Il s’agit majoritairement d’événements non graves, de courte durée et spontanément résolutifs. À ce jour, les données disponibles ne permettent pas de déterminer le lien direct entre le vaccin et la survenue de ces troubles du cycle menstruel. Ces évènements restent sous surveillance.

L’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) met à disposition un guide pour améliorer le recueil des renseignements indispensables lors de la déclaration de troubles menstruels.